126/V. dodun (Charles-Gaspard, marquis d’ Herbault ), d’après Hyacinthe Rigaud

1726

Burin

H. 0,451, L. 0,370 au tr. c. ; H. 0,460, L. 0,378/80 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale : charles gaspard dodun, ch er , marquis d’herbault, comm deur , et grand tresorier des ord res . du roy, con leur . gn˜al des fin ces . de fran ce . ; sur le b. ext. du médaillon, de part et d’autre d’un cartouche armorié : à g., H. Rigaud pinxit en 1724. ; à dr., P. Drevet sculpsit en 1726 ;

À mis-corps, de face, la tête et le regard tournés vers la droite, le personnage porte le manteau de l’ordre du Saint-Esprit dont il retient de la main droite un pan sur sa poitrine. La tête est couverte d’une large perruque retombant sur les épaules. Armoiries surmontées d’une couronne de marquis, entourées du collier de l’ordre de Saint-Michel et de celui du Saint-Esprit : D’azur à la fasce d’or chargée d’un lion issant de gueules armé et lampassé du mesme, et accompagné de trois grenades d’or, fruitées et ouvertes de gueules, posées deux en chef, une en pointe.

Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99a rés., in-fol. ; Da 63, in-fol. p. 170 ; N3, in-fol, vol. 39, Mf D288672 ; s.n.r., à Drevet, 2 épr. - Chantilly, MC - Amsterdam, Rijks - Baltimore, MA 4 épr.- Bruxelles, BR - Dresdre, SK - Francfort, Städel - Genève, MAH, Estampes - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnesina, 53827 Stockholm, Nm)

La famille Dodun est originaire de Bourgogne. Second fils de Charles-Gaspard, conseiller au parlement de Paris et de Marie Gayardon, Charles-Gaspard Dodun est né le 7 juillet 1679. Il reçoit le titre de marquis d’Herbault en Beauce par lettres de mars 1723 puis la charge de grand trésorier des ordres du roi le 24 mars 1724. Il est nommé contrôleur général des finances de 1722 à 1726 1 . En juin 1726, il est remercié par le roi soutenu par le futur cardinal de Fleury, pour avoir scandaleusement pillé les finances de l’État. Il est remplacé par Le Pelletier des Forts (voir cat. Cl. Dr., n° 14). Il quitte ses fonctions, haï et méprisé de la plupart des gens de cour et du peuple 2 . En 1703, il épousait Marie-Anne Sachot dont il eut un fils, mort en 1724 à quatre ans.

Biographie de Rigaud : voir cat. P. Dr., n° 117.

Rigaud mentionne ce portrait à l’année 1723 ; il en demande trois mille livres 2 . Roman indique une répétition du tableau au musée de Nantes 4 . En fait il s’agit d’une copie en buste qui a pu, éventuellement, servir de modèle à Pierre et à Pierre-Imbert 5 .

Van Hulst indique que la gravure a été exécutée par Pierre Drevet le père en 1726 et qu’elle est « tirée d’un tableau de plus grande composition, un peu ajustée cependant par M. Rigaud à l’ouverture ovale. Est de grandeur d’une thèse 6  ».

Les commentaires de Mariette sont semblables à ceux de Van Hulst mais, attribuant la gravure à Pierre-Imbert Drevet, il est difficile de passer outre à son avis, d’autant plus que le fini et la délicatesse du rendu de la main bordée de dentelle évoque le travail de Pierre-Imbert, de même que l’extrême finesse de certaines tailles. Le naturel de l’expression est à remarquer, mais Pierre Drevet le père nous a habitués à ces visages vivants. Il est plus que probable que cette gravure est le fruit d’une collaboration entre le père et le fils, Pierre-Imbert assurant les finitions.

Le Blanc attribue l’estampe à Pierre-Imbert.

La gravure respecte parfaitement le portrait peint : la ressemblance est frappante. L’estampe se présente dans le même sens que le tableau.

(Voir volume I :pp. 31, 87, 126).

bibliographie

Mariette  1740-1770, III, f° 48 r°, n° 72, VII, f ° 21 ; Lelong 1775, p. 179 ; Paignon-Dijonval 1810, 7534 ; Nagler 1843, XIII, p. 185 ; Le Blanc 1856, II, P-I. Dr., n° 25 ; Dussieux 1854,p. 195 ; Barbier 1866, t. I, vol. I, p. 429 ; Firmin-Didot 1876, P. Dr., n° 39 ; Firmin-Didot 1875-1877, P. Dr., n° 422 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 21, n° 54 ; Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 427 ; Mireur 1910, II, pp. 538, 540, 546 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 196 ; Audin et Vial 1919, p. 287 ; Jougla de Morenas 1975, II, p. 202  ; IFF XVIII e 1951, VII, P. Dr., n° 42 ; Bayard, Félix, Hamon 2000, pp. 130-134 ; Saur 2001, XXIX, p. 409.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 371, n° 1108 ; Basan par Regnault1798, p. 138, n° 664.

Notes
1.

Anselme 1726, IX/1, p. 427.

2.

Barbier 1866, t. I, vol. I, p. 429.

2.

Roman 1919, p. 196.

4.

Roman 1919, p. 196.

5.

Collection Cacault, acquise par la ville de Nantes en 1810, inv. n° 690, dimensions H. 0,816, L. 0,646 m. Je remercie madame Claire Gerin-Pierre, conservateur au Musée des Beaux-Arts de Nantes, qui a bien voulu me transmettre ces renseignements. Le tableau a été inventorié dans les nombreux catalogues du musée de Nantes depuis celui de 1833 jusqu’à celui de 1953, en passant par celui de 1876 dans lequel il est inscrit sous le numéro 883, pp. 204-205. 

6.

Dussieux et coll. 1854,p. 195.