5. LA présentation de l’enfant Jésus au temple, d’après Louis de Boullogne

S. d. [1725-1726]

Burin

H. 0,528, L. 0,677 au tr. c. ext.; H. 0,537, L. 0,685 à la cuvette

Sous le tr. c. ext., de part et d’autre d’un cartouche armorié : Excellentissimo Nobillissimo-que Viro D.D. Ludovico - de Pardaillan, de Gondrin, Duci d’Epernon, Franciæ Pari. // Dicat et consecrat - Petrus Drevet ; au dessous, à g. : L’un des Tableaux du Cœur [sic] de l’Eglise de Nôtre [sic] Dame de Paris. ; à dr : Peint par M r . L. de Boullongne Ecuier, premier Peintre du Roy, et gravé par P. Drevet. ; dans le cadre, en bas, à dr. : Avec Privilege du Roy. ;

Au centre de la scène, devant une architecture de temple romain et devant des colonnes torses décorées, le grand prêtre, la tête et les yeux levés vers le ciel, tient l’Enfant-Jésus dans son bras droit. A ses pieds et à droite, la Vierge se tient à genoux, bras croisés sur la poitrine. Derrière elle, Saint-Joseph présente deux colombes dans une cage. Différents personnages s’agitent autour de la scène centrale. Une draperie partant du haut de l’estampe à gauche descend jusqu’au centre du bord gauche de l’estampe. Armoiries surmontées d’une couronne princière : Coupé, parti en chef de 4 traits et en pointe de 3, ce qui fait neuf quartiers ; au 1, d’Espagne-Montespan ; au 2, de St. Lary ; au 3, de Lagoursan ; au 4, de Fumel ; au 5, de Pardaillan ; au 6 et 1 de la pointe, d’Orbessan ; au 7, de la Barthe de Termes ; au 8, d’Antin ; au 9, de Rochechouart ; et sur le tout : d’or au château sommé de trois tours de gueules, surmontées de trois têtes de Maure de sable et bandées d’argent qui est de Castillon en Médoc.

I : avant toute lettre, avant les armoiries, avec une seule colonne à g. ; (BNF, Est. : AA6, rés., à Drevet)

II : avant toute lettre, avant les armoiries, mais avec deux colonnes à gauche ; (décrit dans le catalogue de la vente Wlassoff, Moscou, 1821, p. 169)

III : l’état décrit, avec quatre colonnes ; (BNF, Est. : AA 5, rés., à Drevet - Bordeaux, MA, inv. 87.26.640 - Dijon, MBA – Lyon, MAD, inv. 1330/a - Londres, V&A - Milan, Bertarelli - Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnésina - Vienne, ABK, Kupferstichkabinett).

Épreuves non consultées :Caen, MBA - Amsterdam, Rijks -

Biographie de Louis de Boulogne : voir cat. P. Dr., n° 129/VIII.

Pierre-Imbert dédicace cette estampe à Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin né en 1665, pair de France en 1721, chevalier des ordres du roi. Celui-ci épouse Julie-Françoise de Crussol d’Uzès de laquelle il a Pierre de Pardaillan de Gondrin, évêque duc de Langres dont Pierre Drevet père grave le portrait pendant la même période (voir cat. P. Dr., n° 44), ce qui pourrait expliquer la dédicace de Pierre-Imbert en remerciement de cette commande. Louis-Antoine meurt en 1736 1 .

Le tableau a été peint en 1715 par Louis de Boulogne ― lors de la réfection et l’embellissement du chœur de Notre Dame de Paris par Robert de Cotte ― accompagnant huit autres tableaux de Hallé, Jouvenet, Lafosse, Antoine Coypel 2 . Le peintre a également réalisé La Fuite en Egypte pour ce même lieu. Le projet d’embellissement du chœur de Notre-Dame est engagé en 1699 par Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), et l’exécution du chantier est réalisée sous la conduite de Robert de Cotte (cf. cat. n° 54) qui lui succède 1 . Le tableau se trouve actuellement au Louvre 2 . L’estampe se présente dans le sens inverse du tableau. Il existe à Francfort, à l’Institut Städel, collection Lempereur, un dessin de Louis de Boulogne qui est une esquisse exécutée pour son May, la Présentation au Temple 3 mais qui n’a pu servir à la gravure

Louis-Antoine de Pardaillan accède à la pairie en 1721. La gravure a donc été réalisée après cette année là et le début de 1726, car elle est annoncée avec beaucoup de précision par le Mercure de France de Juillet 1726 4 . Pour cette raison la date de 1725-1726 sera retenue.

Le cuivre fut mentionné à l’inventaire après décès de Pierre-Imbert et son prix évalué à neuf cents livres 5 . Il n’a été vendu que sept cent vingt-cinq livres à la vente de Claude Drevet en 1782. Le prix d’une estampe encadrée du premier état a atteint la somme de trois cents livres à la même vente. En 1821, F.-E. Joubert signale que « l’estampe est très rare et très recherchée ». Il ajoute qu’elle a atteint le prix de huit cent cinquante francs à la vente Logette en 1817. L’éditeur Bernard était en possession du cuivre au XIXe siècle.

Il existe au Cabinet des Estampes de Genève, une copie gravée anonyme assez vague, d’après cette estampe.

(Voir volume I : pp. 87-88, 194, 204, 220, 259).

bibliographie

Anselme 1726, V, p.182, IX , p. 344 ; Mercure de France, 07-1726, pp. 1649-1650 ; Mariette, 1740-1770,III, f ° 49 r °, n° 6 ; Dezallier d’Agenville 1745, II, pp. 388-393 ; Blondel 1752-1756 ; Moreri 1759, V/2, p. 264 ; Basan 1767, I, pp. 175-176; Fontenai 1776, I, 528 ; Gori 1791, I, p. 365 ;Strutt 1785-1786, P.-I. Dr, I, p. 263 ; Huber et Rost 1797, VIII, p. 9, n° 13 ; Paignon-Dijonval 1810, 7278 ; Joubert 1821, I, p. 439 ; Nagler 1836, III, p. 477 ; Le Blanc 1856, II, P.-I. Dr., n° 9 ; Firmin-Didot1876, P.-I. Dr., n° 6 ; Bellier et Auvray 1882 I, p. 447 ; Bryan 1893, I, p. 426  ; Demonts 1909, p. 269  ; Mireur 1910, II, pp. 541-46 ; Weigert 1938, p. 240 ; IFF XVIII e 1951, VII, P-I. Dr., n° 4 ; Rosenberg, Reynaud, Compin 1974, I, p. 41, n° 66 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 410.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 337, n° 845 ; Claude Drevet 1782, p. 8, n° 27,p. 18, n° 167 ; Detienne 1807, p. 7, n° 51 ; Ponce 1831, p. 13, n° 135 ; Druon par Defer 1833, p. 10, n° 42.

Notes
1.

Anselme 1726, V, p.182, IX, p. 344.

2.

Dezallier d’Argenville 1770, pp. 3-11.

1.

Voir Fossier 1997.

2.

Inv. M.I. 306, dimensions: H. 4,30 x L. 4,54. Voir Rosenberg, Reynaud, Compin 1974, I, p. 41, n° 66.

3.

Demonts 1909, BSHAF, p. 269.

4.

Mercure de France dédié au Roy, juillet 1726, pp. 1649-1650. Voir vol. I, Fortune critique.

5.

A. N., m. c., ET/LX/266, 1739. Voir Weigert 1938, p. 240.