8. la cÈne, d’après Raphaël

Avant 1715

Burin

H. 0,461, L. 0,630 au tr . c. ; H. 0,494, L. 0,635 à la cuvette

Dans le dessin : en bas, à g., Raphaël Vrbin. invenit ; à dr., a Paris Chez P. Drevet rue S. Iacque a l’Annonciation ; au-dessous, en marge : Panis Dei est qui de cælo descendit, et dat viam mundo. Joan 6.

Le Christ et ses apôtres sont réunis autour d’une table rectangulaire pour prendre un repas. Le Christ auréolé est assis au centre. La scène est animée, les disciples semblant s’interroger les uns les autres et discuter avec exaltation. Un large vase et une aiguière, posés sur le sol, occupent le premier plan. À l’arrière-plan, on distingue un paysage montagneux à travers une baie dont l’entablement et la voûte centrale sont soutenus par quatre colonnes jumelées.

Un seul état connu : l’état décrit ; (Bologne, PN, stampe, 11547 - Londres, V&A, 12413 E.3b - Milan, BA, INC. 3790 - Vienne ABK, Kupferstichkabinett)

Raphaël (Urbino, 1483-Rome, 1520).

Cette estampe, traditionnellement attribuée à Pierre-Imbert, présente des marques certaines de son habileté : les tailles délicates et assurées, les visages et leur expression finement gravés, le traitement exemplaire du vase et de l’aiguière placés au premier plan. Cependant l’examen de l’estampe laisse insatisfait, car elle présente plus de blancs que Pierre-Imbert n’en laisse habituellement ainsi que des tailles trop légères dans les vêtements des personnages.

Deux hypothèses se présentent : soit la gravure est de Pierre-Imbert très jeune, bien avant 1716, année pendant laquelle il grave La Résurrection d’après frère André qui révèle l’œuvre d’un graveur de grand métier ; soit la gravure est plus tardive et la planche n’a pas été terminée. La première supposition semblerait correspondre le mieux à l’étude attentive faite de l’œuvre, Pierre-Imbert ayant gravé ce sujet pour son étude. La seconde hypothèse est à rejeter, Pierre Drevet ne laissant généralement éditer que des gravures terminées. D’autre part, un cuivre figure sous ce titre dans l’Inventaire après décès de Pierre-Imbert 865 et le Catalogue de la vente de Claude Drevet recense, d’après Raphaël, un cuivre de ce sujet en spécifiant : « la même composition a été gravée par Marc-Antoine ».

Il s’agit sans aucun doute de Marc-Antoine Raimondi, qui a gravé pour Raphaël. Dans ce cas, Pierre-Imbert a pu copier l’estampe pour son apprentissage. Le cuivre gravé par Pierre-Imbert a été vendu dix-huit livres, dix sols à la vente de Claude ce qui est un bon prix et consolide l’hypothèse que la gravure est bien de lui, car le public recherchait généralement ses travaux.

Une estampe, en contrepartie de celle-ci, se trouve au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale, classée dans les pièces « faussement attribuées à Marc-Antoine Raimondi ». Seules la coupe et l’aiguière du premier plan sont absentes de la composition.

Marco Dente, dit Marc de Ravennes, a gravé le même sujet d’après Raphaël 1 .

Mariette ne cite pas cette planche.

(Voir volume I : pp. 84, 195).

bibliographie

Mireur 1910, II, p. 534 ; Weigert 1938, p. 241.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur)

Claude Drevet 1782, p. 24, n° 259.

Notes
865.

A. N., m. c., ET/LX/266. Voir Weigert 1938, p. 241.

1.

BNF, Est., Eb 6, rés., fol.