10. LE petit Christ au jardin oule calice de la passion, inspiré de Charles Le Brun, Jean Jouvenet et Jean Restout ? 

S. d. [Entre 1737 et 1739]

Burin

H. 0,313, L. 0,227 au tr. c. ext. ; H. 0,359, L. 0,240 à la cuvette

Dans l’image, en bas, à dr., partant du centre de la composition, une inscription manuscrite à la pointe : Gravé par Piere [sic] Drevet fils priez D. p r . luy ; sous le cadre : à g., Pict. Pinx. ; à dr., Dreuet Sculp. ; au-dessous : Et ipse avulsus est ab eis quantum Jactus est Lapidis  : et Positis Genibus Orabat, Dicens : // Pater, Si Vis, Transfer Calicem Istum à me : Verumtamen non mea Voluntas, Sed tua fiat. Apparuit autem // Angelus de Cælo, Confortans eum. Et factus in agonia : Prolixius Orabat : S t . Luc. C. XXII. V. 41.42.43.

Non seulement le sujet est le même que le précédent, mais la composition en est très proche. Le texte en latin est identique.

  • é tats

Un seul état connu : l’état ci-dessus décrit,non décrit à ce jour ; (Vienne, Albertina, Fr. I, 31/8)

Le format du cuivre est de beaucoup inférieur à celui du cuivre précédent. Il pourrait correspondre à un in-quarto. La mention gravée dans le dessin à la pointe sèche par Pierre-Imbert est presque similaire à celle inscrite au bas de l’estampe précédente d’après Restout. La légende en latin est identique. Cette mention manuscrite établit la preuve que la planche a été gravée par Pierre-Imbert et ce, dans le même temps que la précédente, c’est-à-dire à la fin de sa vie (voir numéro précédent).

Mariette attribue à Claude les « Anges consolant Jésus-Christ » d’après Le Brun, estampe de Claude inconnue et qui pourrait être celle gravée par Pierre-Imbert. En effet, les mentions inscrites dans l’image par Pierre-Imbert sont difficilement lisibles, et peuvent passer inaperçues si l’on ne les recherche pas systématiquement.

Ce cuivre est classé au nom de « PICT. » dans le catalogue de la vente de Claude Drevet, au chapitre des noms des peintres. Cette mention est celle inscrite dans le cuivre. Quels peintres, autres que Charles Le Brun ou Jean Jouvenet auraient pu, à l’époque où vivait Pierre-Imbert, mériter d’être désignés comme étant « Le peintre », à moins qu’il ne s’agisse de plusieurs peintres ?

Rousselet 1 et Duflos 2 ont gravé ce sujet d’après Le Brun, sujet qui comporte peu d’analogies avec la gravure de Pierre-Imbert, excepté le thème de l’ange soutenant le Christ. En revanche, on reconnaît mieux le sujet de Pierre-Imbert dans les grandes compositions de Jean Jouvenet du musée des Beaux-Arts de Rennes et de la cathédrale d’Orléans avec la foule des soldats qui montent sur la droite de la composition et les apôtres endormis au premier plan 3 . Cependant, l’idée du Christ aux bras ouverts est de Jean Restout. En conclusion, Pierre-Imbert s’est probablement inspiré de l’œuvre de ces trois peintres pour dessiner et graver ce sujet, ce qui a motivé la mention Pict. Pinx.

Le cuivre est mentionné dans l’inventaire après décès de Pierre-Imbert Drevet (vacation du lundi 6 juillet 1739), à la suite de celui de Restout, sans indication du nom du peintre 1 .

Thomassin, Lochon, Fillœul ont également gravé ce sujet d’après Le Brun 2 .

Comme Charles Le Blanc, Audin et Vial suivent Mariette en attribuant cette gravure à Claude Drevet.

Mireur mentionne un tableau de Charles Le Brun, représentant Notre Seigneur au Jardin des Oliviers  à la vente « X… » du 16 décembre 1771 pour le prix de trente et un francs.

(Voir volume I : pp. 19,131.

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f ° 49 v °, n° 16 ; Le Blanc 1856, II,p. 141 ; Leroy 1860, pp. 185-186  ; Jouin 1889, p. 473 ; Mireur 1911, IV, p. 236 ; Audin et Vial 1919, p. 286 ; Weigert 1938, p. 239 ; Schnapper 1974, pp. 101, 196, 206, nos 55, 90, 91, figr. 47 ; Bergot et Ramade, 1979, p. 17, n° 22.

catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur ).

Claude Drevet 1782, p. 23, n° 246.

Notes
1.

BNF, Est., Œuvre de Charles Le Brun, Da 35, fol, tome 1.

2.

Ibid.

3.

Schnapper 1974, pp. 101, 196, 206, nos 55, 90, 91, figr. 47.

1.

A. N., m. c., ET/LX/266, 1739, voir Weigert 1938, p. 239.

2.

Jouin 1889, p. 473.