13. sainte thÉrÈse , d’après Jean Lingre

S. d.

Burin

H. 0,318, L. 0,237 au tr. c. ext.; H. 0,365/6, L. 0,242/3 à la cuvette

Dans l’image et dans la banderolle placée en haut de la croix : in // ri  ; au c., bord dr., dans un médaillon : ou   // souffrir // ou // mourir . Sous le tr. c. ext. : à g., I. Lingre inv. et pinx. ; à dr., P. Drevet Sculpsit. ; en marge, au c. : vulnerasti cor meum. ; au-dessous, quatre vers : Mon coeur percé d’un trait de feu // S’embrase d’un amour celeste // Et pour ne posseder que Dieu // Il abandonne tout le reste. ;

À droite de l’estampe, la sainte, à genoux devant un crucifix s’accoude du bras gauche sur une tablette, les yeux levés vers le ciel, la main droite ouverte. L’arrière plan situé à gauche de la composition est investi par une vive lumière d’où surgit un Amour brandissant une flèche. La sainte est représentée au moment appelé Transfixion, lorsque l’ange va lui transpercer le cœur de la flèche de l’amour divin, suivant une vision racontée par Thérèse elle-même.

I : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol.- Londres, V&A – Milan, Bertarelli -Philadelphie, MA)

II : avec l’adresse : Paris, Dallenne. Rue des Bons enfans, 27 ; (cité par Firmin-Didot)

Épreuves non consultées : Amsterdam, Rijks - Dresde, SK

Thérèse est née à Avila en Espagne le 28 mars 1515. Son père, Alphonse Sanchez de Cepeda, était issu d’une famille noble et sa mère Béatrix d’Avila de Ahumada avait pour ancêtres de courageux chevaliers qui s’étaient illustrés contre les Maures. Ils eurent douze enfants. Les portraits littéraires la décrivent belle et pleine de charme. Mystique dès son jeune âge, Thérèse entre au Carmel de l’Incarnation à Avila le 2 novembre 1533. Elle y trouve des mœurs dissipées et propose de revenir à la règle primitive du Carmel : pauvreté, couvent sans revenus. Malgré des objections, elle s’adresse à d’éminents théologiens, dominicains, Jésuites installés à Avilla et qui l’encouragent. Elle lutte pendant plus de trente ans et, le 24 août 1562, elle obtient, à l’indignation générale de la ville, la fondation de la première maison de la réforme, le couvent de Saint-Joseph. Thérèse n’ayant eu de cesse de parcourir l’Espagne pour fonder de nouvelles communautés, a dû aussi affronter l’Inquisition en Andalousie. Ses écrits font toujours autorité. Elle est considérée comme un grand écrivain espagnol. On peut citer parmi ses ouvrages, sa Vie, le Livre des Fondations, le Chemin de la perfection, le Château de l’âme. Thérèse meurt « en odeur de sainteté » à Albe le 15 octobre 1582 1 .

Jean Lingre n’est pas inscrit pas sur les listes des peintres de l’Académie de Saint Luc.

Le cuivre est mentionné, d’une part dans l’Inventaire après décès de Pierre-Imbert 2 et d’autre part dans le Catalogue de la vente de Claude Drevet, accompagné de vingt épreuves (le prix du cuivre et des épreuves n’est pas lisible).

La date à laquelle Pierre-Imbert a réalisé la gravure n’est pas connue. Il est difficile de donner une date à ce travail qui peut avoir été exécuté aussi bien au début de la carrière de Pierre-Imbert qu’à la fin de sa vie.

(Voir volume I : p. 195).

bibliographie

Mariette,1740-1770, III, f° 95, n° 11 ;Le Blanc 1856, II, P.-I. Dr., n° 17 ; Firmin-Didot, 1876, P.-I. Dr., n° 9 ; Guerlin 1917, pp. 5-64  ; Thieme et Becker 1929, XXIII, p. 253 ; Weigert 1938, p. 234 ; IFF XIII e 1951, VII, P.-I. Dr., n° 7.

catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur).

Claude Drevet 1782, p. 22, n° 235.

Notes
1.

Guerlin 1917, pp. 5-64.

2.

A. N., m. c., ET/LX/266, 1739. Voir Weigert 1938, p. 234.