S. d. [1733-1734]
Burin ; épr. rognée à la cuvette
H. 0,242, L. 0,182 au tr. c.; H. 0,247, L. 0,187 à la cuvette
Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un médaillon armorié : franciscus de salignac vel salagnac de la mothe fenelon ◦ archiepiscopus. dux cameracensis ◦ ; sur la face du socle, quatre vers : Princes que le Ciel a fait naître // Pour nous donner de justes loix // Choisissez ce Mentor pour Maître // Il scait l’art de former les Rois. ; sur la plinthe du socle : à g., J. Vivien pinxit ; à dr., P. Drevet sculp. ;
En buste, sans mains, enchâssé dans un ovale, le corps et la tête tournés de trois quarts vers la gauche, l’archevêque est vêtu un simple camail. Le regard est posé de face. Les armoiries sont surmontées d’une couronne princière, d’une croix épiscopale et d’un chapeau de cardinal : D’or à trois bandes de sinople.
Un seul état connu : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol. ; N2, in-fol.,vol. 546, Mf D139665 - Amsterdam, Rijks - Francfort, Städel - Londres, BM - Londres, V&A - Madrid, BN New York, MM - Philadelphie, MA - Stockholm, Nm - Vienne, Albertina)
Fénelon, issu d’une famille ancienne qui s’est distinguée par les dignités acquises au service de l’État et de l’Église, est né le 6 août 1651 au château de Fénelon dans le Quercy. Son père, Pons de Salignac, marquis de Fénelon et sa mère Louise de la Crope l’élèvent jusqu’à douze ans. Envoyé à l’Université de Cahors, il y commence des études qu’il achève à Paris. Puis il entre chez les sulpiciens. Doué d’une grande vivacité d’esprit, il commence à prêcher à dix-neuf ans « avec grand succès » En 1686, Louis XIV le charge de « convertir les hérétiques » en Saintonge. De ce fait, il est nommé à l’évêché de Poitiers. En 1688 il publie un premier traité sur Le Ministère des Pasteurs et un second sur L’éducation des filles. Ce dernier détermine Louis XIV à le nommer précepteur des ducs de Bourgogne, d’Anjou et de Berri. Il écrit pour eux, entre autres littératures, son Télémaque, ses Dialogues des morts et L’abrégé des vies des anciens auteurs philosophes. Il est reçu à l’Académie française en 1693 et devient archevêque duc de Cambrai en 1695. Il dissuade le roi de déclarer son mariage avec madame de Maintenon. Inquiété pour la défense qu’il prend de Mme Guyon dans l’affaire du quiétisme, il doit se résigner en 1697 à rentrer dans son diocèse de Cambrai où il ne « s’appliqua qu’à le régler et à former un clergé vertueux 1 ». Fénelon meurt en 1715.
Biographie de Joseph Vivien (Lyon 1657-Bonn 1734) : voir cat. P.Dr, n° 108.
L’original du portrait peint en 1713 est conservé à Munich (Alte Pinakothek) 2 . Lossky en a fait l’historique 3 .
L’estampe, très ressemblante au portrait de Versailles, se présente en contrepartie du tableau. Mariette n’a pas inscrit le portrait gravé par Drevet dans ses notes. Il est cependant porté au Catalogue de la vente de Claude Drevet dans le chapitre des Estampes encadrées.
Ce portrait a été gravé en 1733-1734, pour figurer dans le recueil Les Aventures de Télémaque fils d’Ulysse par feu Messire François de Salignac, de la Mothe Fénelon, Précepteur de Messeigneurs les Enfants de France, et depuis Archevêque-Duc de Cambray, Prince du Saint-Empire. Nouvelle édition conforme au manuscrit original, Et enrichie de Figures en taille-douce. A Amsterdam, chez J. Wetstein et G. Smith et Zacharie Chatelain ; à Rotterdam, chez Jean Hofhout, 1734, in-folio, et in-quarto 1 .
Un exemplaire de ce recueil est signalé dans le Catalogue de la vente de livres illustrés, la plupart du XVIIIe siècle, éditions originales, exemplaires de provenance royale et de la cour de France, Paris, le 30 novembre 1973, n° 82, p. 33.
L’estampe encadrée a été vendue trente-huit livres à la vente de Claude Drevet.
Gravé également d’après Vivien par Jean Audran en 1714.
L’œuvre appartient à l’ensemble des portraits gravés par Pierre-Imbert pour l’illustration de recueils : Elisabeth-Charlotte de Bavière duchesse d’Orléans (n° 16), Louis duc d’Orléans (n° 20), Fénelon (22), François de Mailly (n° 24), Cisternay du Fay (n° 26), Claude Le Blanc (28), Denys de Sainte-Marthe (n° 33).
(Voir volume I : pp. 130, 191, 210, 256).
bibliographie
Moreri 1759, V, pp. 81-82-83 ; Lelong 1775, p. 263, n° 4 ; Joubert 1821, I, p. 438 ; Nagler 1836, III, p. 478 ; Le Blanc 1856, II, P.-I. Dr., n° 43 ; Firmin-Didot1876, P.-I. Dr., n° 16 ; Firmin-Didot1875-1877, P.-I. Dr., n° 494 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 23, n° 68 ; Bellier et Auvray 1885, II, pp. 698-699 ; Cohen 1886, p. 202 ; Bryan 1893, I, p. 426 ; Mireur 1910, II, pp. 535, 541-546 ; Lossky 1946, pp. 39-40 ; IFF XVIII e 1951, VII, P.-I. Dr., n° 13 ; Coirault, Saint-Simon, Mémoires, I, pp. 250-255, 602, 621-622, IV, pp. 209-212, V, pp.144-151 ; Constans 1995, II, p. 93 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 410.
catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )
Mariette par Basan 1775, p. 371, n° 1114 ; Claude Drevet 1782,n° 29, p. 8 ; Vente de livres illustrés 1973, p. 33, n° 82.
Moreri 1759, V, pp. 81-82-83. Voir aussi Coirault, Saint-Simon, Mémoires, I, pp. 250-255, IV, pp. 209-212, V, pp.144-151.
Une réplique en buste se trouve au musée de Versailles, inventaire n° 4480, MR 2698. Voir Constans 1995, II, p. 93.
Lossky 1946, pp. 39-40.
Cohen 1886, p. 202.