1729
Burin
H. 0,620, L. 0,425/6 au tr. c. ; H. 0,627, L. 0,434 à la cuvette
Sur le cadre, en bas, de part et d’autre d’un médaillon armorié : Samüel - Bernard. // Chevalier de l’Ordre de S t . - Michel, Comte de Coubert. ; dessous : à g., Peint par Hyacinthe Rigaud Chevalier de l’Ordre de S t . Michel. ; à dr., Gravé par P. Drevet. [trace d’un grattage et espace] 1729.
Assis de face, la tête tournée de trois-quarts vers la droite, le bras gauche posé sur sa table de travail, le personnage pointe l’index droit vers la mer et la flotte royale. À l’arrière plan, un long drapé de velours orne la colonne de droite pour rejoindre, dans le haut de l’estampe, la colonne de gauche. Armoiries entourées du collier de Saint-Michel, surmontées d’une couronne comtale : D’azur à l’ancre d’argent, senestrée en chef d’une étoile du même, rayonnante d’or ; supports : deux lévriers contournés, colletés d’argent.
I : avant les dernières tailles sur toute la draperie du haut dont la moire paraît plus claire ; (cité et décrit par Portalis & Beraldi)
II : l’état décrit, avant les travaux à la pointe sèche pour atténuer les clairs de la mains gauche ; avec les tailles sur la draperie pour l’assombrir ; (BNF, Est., Ed 99c rés., in-fol. - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 120 - Bruxelles, BR, Estampes - Londres, BM - Rome, InG, Farnesina, 53824 - Vienne, Albertina - Vienne, ABK, Kupferstichkabinett) ; correspond au premier état de Firmin-Didot.
III : avec les travaux à la pointe sèche ; (BNF, Est., Ed 99d rés., gr.in-fol. - Bruxelles, BR, Estampes - Francfort, Städel - Londres, BM - Londres, V&A, 2 épr.- Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnesina, inv. 53825 - Vienne, Albertina - Washington, NGA, 1987.71.1)
IV : conforme au précédent, mais une troisième ligne a été ajoutée au titre avec la mention : Conseiller - d’Estat ; (BNF, Est. : Ed 99d rés., grandin-fol. ; N4, in-fol.- Genève, estampes - Londres, BM - New York, MM - Philadelphie, MA - Vienne, Albertina)
Épreuves non consultées : Chantilly, MC - Strasbourg, Musées, Estampes - Amsterdam, Rijks - Bologne, PN, GDS - Madrid, BN.
Samuel Bernard est le fils de Samuel du même nom, peintre et professeur à l’Académie royale de peinture, mort en 1687. Financier et banquier de la cour, Samuel Bernard, comte de Coubert, né en 1665, est mort à Paris le 18 janvier 1739, âgé de 88 ans 1 . À sa mort, sa fortune fut évaluée à soixante millions de livres et si l’on tient compte de ses dépenses prodigieuses, du remboursement des dettes de ses fils et des dots considérables octroyées à ses filles et à ses petites-filles, sa fortune dépassait largement ce chiffre. Un de ses contemporains, qui le connaissait bien, écrit ceci : « une pareille fortune … est prise sur l’État même et elle ne peut être faite qu’aux dépens d’un grand nombre de familles qui se trouvent ruinées par des suppression de charges, des réduction de rentes et par le système 2 ».
Biographie de Hyacinthe Rigaud : voir cat. P.Dr. n° 117.
Rigaud mentionne ce portrait dans son Livre de Raison en 1726, pour sept mille deux cents livres 3 . Le tableau se trouve aujourd’hui au Musée National du Château de Versailles 1 . Un dessin très achevé du peintre datant de 1727, à la pierre noire et rehauts de blanc (559 x 0,312), qui a probablement servi à la gravure, est conservé à Kansas City, Nelson Gallery of Arts, Atkins Museum of Fine Arts 2 . Demonts, en 1909, signalait déjà un dessin de Rigaud représentant le Portrait de Samuel Bernard dans la collection du prince de Lichtenstein 3 .
Si Pierre-Imbert s’est servi du dessin de Rigaud, il a néanmoins examiné le tableau, car la ressemblance de son sujet est plus près du portrait peint que celle du dessin. D’autre part, si le dessin de Rigaud est exceptionnel, il n’a cependant pas suffit au graveur pour obtenir de son burin de telles finesses dans les nuances, le traitement des détails et des différentes textures.
Lorsqu’il termine ce portrait qui est loin d’être son premier chef-d’œuvre, Pierre-Imbert a trente-deux ans puisque la gravure est datée de 1729. On ne peut dire combien de temps il a mis pour réaliser ce travail. Toujours est-il que le dessin est daté de 1727, ce qui ne signifie pas pour autant que le graveur a mis deux ans pour exécuter sa gravure.
Le cuivre n’était plus en possession des Drevet à la mort de Pierre-Imbert en 1739, pas plus qu’il ne figurait au catalogue de la vente de Claude Drevet en 1782. On sait ainsi que Pierre-Imbert a été rétribué pour son travail et que le cuivre a été rendu soit à Samuel Bernard, soit à Hyacinthe Rigaud. On suppose que le prix perçu par Pierre-Imbert pour ce portrait a dû atteindre une somme importante, eu égard à la personnalité du commanditaire.
Van Hulst précise que le portrait a été peint en 1725 4 . Les indications de Mariette sont identiques. Quant au père Lelong, il ajoute, concernant la gravure : « très beau ». A ce propos, Joubert fait remarquer en 1821 que ce « morceau capital est très recherché 5 ».
Le premier état a appartenu à la collection Dutuit. Portalis et Beraldi font ainsi la description du quatrième état « Le moiré de cette draperie apparaît ainsi bien plus nettement. Mais le graveur, jugeant avec raison que la teinte claire de cet accessoire, ayant la même valeur que celle de la figure, nuisait à la physionomie du personnage, l’a complètement éteinte ensuite en ombrant toute cette draperie. »
Le cuivre, acquis par l’éditeur Bernard au XIXe siècle, se trouve maintenant à la Chalcographie du Louvre 6 .
(Voir volume I :pp. 31, 88, 189,194, 256).
bibliographie
Mariette 1740-1770, VII, f ° 22 ; Moreri 1759, II, p. 395 ; Basan 1767, I, pp. 175-176 ; Lelong 1775, p. 145; Strutt 1785-1786, P.-I. Dr, I, p. 263 ; Paignon-Dijonval 1810, 7538 ; 7538 ; Joubert 1821, I, p. 437 ; Nagler 1836, III, p. 477 et 1843, XIII, p. 185 ; Dussieux et coll. 1854, p.196 ; Le Blanc 1856, II, P.-I. Dr., n° 18 ; Barbier 1866, t. I, vol. II, pp. 146-147 ; Firmin-Didot1876, P.-I. Dr., n° 11 ; Firmin-Didot1875-1877, P.-I. Dr., n° 488 ; Portalis et Beraldi 1881, p. 22, n° 60 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 446-447 ; Bryan 1893, I, p. 426 ; Demonts 1909, p. 278 ; Mireur 1910, pp. 535, 541-547 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 201; Angoulvent 1933, n° 6517 ; IFF XVIII e 1951, VII, P.-I. Dr., n° 8 ; Melot, Griffiths, Richard, Béguin 1981, pp. 76-79 ; O’Neil 1884, pp. 679-680 ; Constans 1995, p. 756, n° 4264 ; Brême 2000, p. 51 ; Saur 2001, XXIX, p. 410.
catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )
Mariette par Basan 1775, p. 371, n° 1109 ; Hallé 1781, n° 135 ; Basan par Regnault 1798, p. 138, n° 664 ; Detienne 1807, p. 7, n° 52 ; Guiot 1823, p. 23, n° 73; Ponce 1831, p. 13, n° 136 ; Marron 1832, p. 21, n° 87.
Moreri 1759, II, p. 395.
Barbier 1866, t. I, vol. II, pp. 146-147.
Roman 1919, p. 201.
Inventaire MV 7172, dimensions H. 2,65 ; L. 1,66. Voir Constans 1995, p. 756, n° 4264.
O’Neill, 11.1984, pp. 674-683, n° 16. Voir la reproduction du tableau et du dessin dans Brême 2000, p. 51.
Demonts 1909, p. 278.
Dussieux et coll. 1854, p.196.
Joubert 1821, I, p. 437.
Angoulvent 1933, n° 6517.