26. cisternay du fay (Charles-Jérôme de), d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. [1725]

Burin

H. 0,139 , L. 0,085 au tr. c. ; H. 0,152 , L. 0,091 à la cuvette

Sur le dessus de la corniche : à g., H. Rigaud p. ; à dr., P. Drevet s. ; sur la face du socle : charles jerÔme // de cisternay du fay // Capitaine aux Gardes Françoises. ; en marge, sous le tr. c. : Me læsit Mavors, Læsum mulsere Camœnæ. ;

Traduction de la devise : Le combat m’a blessé, les muses ont adouci mes blessures.

Le personnage est représenté dans un ovale, en buste, sans mains, et en armure, de trois quarts tourné vers la droite, le manteau recouvrant entièrement l’épaule gauche. Armoiries enchassées dans un cartouche : Ecartelé au 1, d’azur au dragon ailé d’or, armé et lampassé de gueules ; au 2, bandé de gueules et d’argent de six pièces ; au 3, d’azur à la tour crénelée d’argent, ajournée et maçonnée de sable ; au 4, d’argent à quatre fasces vivrées de gueules ; à la bande d’azur semée de fleurs de lis d’or, brochante qui est Gencien.

I : avant toute lettre et avant les armes ; (Londres, BM, Fr. XVIII°).

II : avant toute lettre, avec les armes ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol.).

III : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol. ; Da 63, in-fol. p. 159, Mf E 066919 - Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 40 - Toulouse, BM fds patrm. - Versailles, Est., LP, 45/365 - Bruxelles, BR, Estampes - Francfort, Städel - Londres, BM - Londres, V&A - New York, MM - Philadelphie, MA)

Épreuves non consultées : Chantilly, MC - Dresde, SK - Rouen, BM.

Charles-Jérôme de Cisternay Dufay est né à Paris le 2 juillet 1662. Il fait ses études au collège de Clermont (depuis, Louis-le-Grand), et dès cette époque manifeste un goût réel pour les livres. Après avoir terminé sa philosophie, il entre dans la carrière militaire sans perdre sont penchant pour la lecture. À chacun de ses voyages en Flandre ou en Allemagne, il rapportait des trésors littéraires. Il était lieutenant aux gardes, lorsqu’au siège de Bruxelles, en 1695, alors qu’il était à la tête de sa compagnie, un boulet lui emporte la cuisse gauche. Il n’en quitte pas le service pour autant, et reçoit le grade de capitaine en 1705. Son infirmité lui interdisant de monter à cheval, il doit finalement renoncer à son service dans l’armée. « Heureusement, dit Fontenelle, il aimait les lettres, et elles furent sa ressource ». Il constitue donc une très belle bibliothèque : économe sur tous les autres objets de sa dépense, il ne ménageait rien pour se procurer les livres qui lui manquaient ou dont il avait envie. Difficile dans le choix de ses amis, il mettait tous ses soins à conserver ceux qu’il s’était faits en petits nombre, et leur prêtait ses livres, même les plus précieux, disant qu’entre amis tout doit être commun ». À l’âge de quarante ans il se met à apprendre le Grec. Il meurt le 24 juillet 1723 1 .

Biographie de Rigaud : voir cat. P.Dr, n° 117.

Ce portrait est mentionné par Rigaud à l’année 1712 pour deux cents livres. Van Hulst nous laisse de précieuses informations en spécifiant : « petite estampe de la forme d’un volume in-8°, gravée pour être placée à la tête du catalogue de la belle et curieuse bibliothèque que laissa M. du Fay. Peint en 1712, gravé en 1728 par Pierre-Imbert Drevet fils de P. Drevet. » Les commentaires de Mariette sont identiques. La localisation du tableau n’est pas connue.

Le portrait a donc été réalisé, non pas en 1728 comme le mentionnent Van Hulst et Mariette, mais en 1725, pour la Bibliotheca Fayana seu catalogus librorum bibliothecæ ill. viri. D. Car. Hieronymi de Cisternay du Fay, gallicanæ cohortis prætorianorum militum centurionis. Digestus & descriptus a gabriele Martin, bibliopola parisiensi. Cum indice auctorum alphabetico. Parisiis : apud Gabrielem Martin, 1725. In-octavo, [bandeaux signés V.L.S. ; vignette au trait, gravée par J.-B Scotin ; portrait par P. Drevet; préface de l’abbé Michel Brochard, professeur au collège Mazarin 1 ]

Le savoir-faire de Pierre-Imbert se manifeste, une fois encore, dans ce portrait au format très restreint mais finement gravé.

L’estampe encadrée a été vendue trois livres, dix-neuf sols à la vente de Claude Drevet en 1782.

Ce portrait appartient à l’ensemble des portraits gravés par Pierre-Imbert pour l’illustration de recueils : Elisabeth-Charlotte de Bavière duchesse d’Orléans (n° 16), Louis duc d’Orléans (n° 20), Fénelon (22), François de Mailly (n° 24), Cisternay du Fay (n° 26), Claude Le Blanc (28), Denys de Sainte-Marthe (n° 33).

(Voir volume I : p. 88, 190, 210).

bibliographie

Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 69, VII, f ° 16 ; Lelong 1775, p. 184 ; Paignon-Dijonval 1810, 7513  ; Joubert 1821, I, p. 438 ; Nagler 1836, III, p. 479 ; Michaud 1843-1857, XI-XII, p. 428  ; Dussieux et coll. 1854, II, p. 190 ; Le Blanc 1854, II, P.-I. Dr., n° 21 ; Firmin-Didot 1876, P.-I. Dr., n° 13 ; Firmin-Didot 1875-1877, P.-I. Dr., n° 491 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 23 n° 65 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 446-447 ; Mireur 1910, pp. 545-547 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 560 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 164 ; IFF XVIII e 1951, VII, P.-I. Dr., n° 10 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 410.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan 1775, p. 368, n° 1089 ; Claude Drevet 1782, n° 32, p. 8 ; Basan par Regnault 1798, p. 138, n° 663.

Notes
1.

Michaud 1843-1857, XI-XII, p. 428.

1.

Toulouse, Bibliothèque Fonds patrimonial, FA, 15420.