28. LE BLANC (Claude) , par Adrien Leprieur, d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. [1727]

Burin

H. 0,216, L. 0,153 au tr. c. ; H. 0,222, L. 0,160 à la cuvette

Sur le pourtour de l’ovale, de part et d’autre d’un cartouche armorié : claude le blanc, ministre et secretaire d’etat de la guerre ◦ ; sur le dessus de la corniche : à g., A. le Prieur pinx. ; à dr., P. Drevet Sculp. ; au c., sur la base du socle : Adversis rerum immersabilis undis. ; une devise est inscrite dans la bordure de l’écu sur laquelle est fixée la croix du Saint-Esprit : bellicÆ – virtutis - prÆmium.

Le sujet est présenté dans un ovale, en buste, sans mains, tourné de trois quarts vers la droite, le regard de face. Il porte le cordon de l’ordre du Saint-Esprit et une longue cravate de dentelle. Armoiries surmontées d’une couronne de marquis : d’Or à l’aigle de sable membré & langué de gueules, au vol abaissé ¹  .

• é tats

I : avant toute lettre ; (cité par Didot comme se trouvant au musée de Berlin)

II : l’état décrit ; (BNF, Est. : Ed 99c rés., in-fol. ; N2 in-fol., vol. 1000, Mf D185765 ; s.n.r., à Drevet - BML, fds anc. - MADLyon, Gonin, 143/1 - Chantilly, MC - Rouen, BM - Francfort, Städel - Genève, MAH, estampes - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnesina, inv. 53823 - Stockholm, Nm - Vienne, Albertina)

Épreuves non consultées : Amsterdam, Rijks - Dresde, SK

Claude Le Blanc, secrétaire d’État au département de la Guerre, est impliqué dans une affaire judiciaire concernant des assassinats qui auraient été commandités par le duc d’Orléans en 1722. Emprisonné par le prince de Condé, il est finalement acquitté par le tribunal le 8 janvier 1725 mais maintenu prisonnier à Vincennes. Il en sort en mai 1725 pour être exilé à Avranches. Le 11 juin 1726, le roi soutenu par l’évêque de Fréjus, futur cardinal de Fleury, renverse le ministère du Prince de Condé et lui ordonne de se retirer à Chantilly. Apprécié par le roi, Claude Le Blanc est immédiatement rappelé au ministère de la guerre, mais éprouvé par des années de débauche et aussi par son emprisonnement probablement injustifié, il tombe malade après un repas chez Samuel Bernard (voir cat. P.-I. Dr., n° 25). Opéré d’un abcès au foie, il s’en remettra mais mourra le 19 mai 1728 ² .

Le peintre Adrien Leprieur ou Le Prieur travaillait pour Rigaud. À partir de 1698, il réalise de nombreuses copies de portraits d’après ce maître. On trouve son nom inscrit à plusieurs reprises dans le livre de comptes de Rigaud. Or, Or Le peintre Adrien Leprieur ou Le Prieur travaillait pour Rigaud. À partir de 1698, il réalise de nombreuses copies de ortraits d’après ce maître. On trouve son nom inscrit à plusieurs reprises dans le livre de comptes de Rigaud. Or, l’estampe se présente dans le même sens qu’une copie du Portrait de Claude Leblanc réalisée par l’atelier de Rigaud et qui se trouve aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Dunkerque ³ . Il se peut donc que Pierre-Imbert ait eu en mains une copie peinte par Adrien Leprieur d’après un portrait brossé par Rigaud et qu’il ait fait graver le nom du copiste en remplacement de celui de Rigaud. Bien que la gravure ne représente le sujet qu’en buste, les analogies avec la copie du musée de Dunkerque sont évidentes et concernent l’ensemble du portrait : ressemblance, perruque, vêtements…

Rappelons que Claude Drevet a également gravé, d’après Adrien Leprieur, le portrait de Calvairac (cat. Cl. Dr., n° 10).

L’estampe figure dans l’Histoire, œuvre écrite par Polybe, annotée par Folard, publiée à Paris en 1727 ¹ . Un exemplaire de cet ouvrage se trouvait dans la bibliothèque des Drevet lors de l’inventaire après décès de Pierre-Imbert ² .

Ce portrait appartient à l’ensemble des portraits gravés par Pierre-Imbert pour l’illustration de recueils : Elisabeth-Charlotte de Bavière duchesse d’Orléans (n° 16), Louis duc d’Orléans (n° 20), Fénelon (22), François de Mailly (n° 24), Cisternay du Fay (n° 26), Claude Le Blanc (28), Denys de Sainte-Marthe (n° 33).

(Voir volume I :pp. 31, 87, 210).

bibliographie

Ménestrier 1688, pp. 130, 133 ; Mariette 1740-1770, III, f° 47 v°, n° 69 ; Gori 1771, I, p. 365 ; Lelong 1775, p. 149 ; Paignon-Dijonval 1810, 8791 ; Joubert 1821, I, p. 438 ; Nagler 1836, III, p. 478 ; Le Blanc 1854, II, P.-I. Dr., n° 30 ; Barbier 1866, t. I, vol. I, pp. 434-437; Firmin-Didot1876, P-I. Dr.,n° 23 ; Firmin-Didot 1875-1877, P-I. Dr., n° 501 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 23 n° 69  ; Bryan 1893, I, p. 426 ; Mireur 1910, II, p. 542-43, 546-47  ; Thieme et Becker 1929, XXIII, pp. 105-106 ; IFF, XVIII e 1951, VII, P-I. Dr., n° 16 ; Brême 2000, p. 32 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 410.