S. d. [avant 1715]
Burin
H. 0,239, L. 0,187 au tr.c. ; H. 0,270, L. 0,194 à la cuvette
Sous le tr. c., à g. : I. Jouvenet pinx. ; au-dessous, à g., le texte latin : Dolor meus super dolorem. ; à dr., la traduction française : Ma douleur est au dessus / de toute douleur. Jeremie, ch. 18. V. 18. ; dessous : à Paris chez Drevet rue S. Jacques à l’annonciation. ;
Sept personnages au pied de la croix forment l’essentiel de la composition autour du Christ, étendu mort au premier plan, les bras en croix sur un linceul ; à gauche, Joseph d’Arimatie, tenant un pan du linceul s’apprête à en recouvrir le corps du Christ ; à droite, Saint Jean agenouillé contemple le Christ en soutenant son bras gauche de la main droite et en tenant un pan du linceul de la main gauche. Au pied de la croix et au centre de la composition, la Vierge implore le ciel en désignant son fils. Derrière elle, à droite, deux femmes pleurent dont Marie-Madeleine à genou. A gauche de la croix, un homme tient l’échelle qui a servi à descendre le Christ et un second s’incline pour regarder. On aperçoit en contrebas, à gauche, des hommes, une échelle et des lances.
Seul état connu : décrit ci-dessus,non décrit à ce jour ;(Vienne ABK, Kupferstichkabinett) ; cité mais non décrit par Mariette, Le Blanc et Firmin-Didot.
Biographie de Jouvenet (Rouen, 1644-Paris, 1717) : voir cat. P.Dr., n°2.
Le tableau reproduit par Claude serait une première version de la composition de Jouvenet datée de 1708 comportant des variantes et se trouvant dans l’église Saint-Maclou à Pontoise. La première version sans variantes a probablement été exposée au Salon de 1704 1 , sous le titre : « Jésus-Christ descendu de la croix et étendu par terre sur un linceul 2 ».
Une répétition avec adjonctions, signée et datée de 1709, plus proche de la composition gravée, pouvant reproduire le tableau disparu présenté au Salon de 1704, appartient à une collection particulière, en France. Deux autres répétitions de cette version se trouvent l’une à Dijon au musée des Beaux-Arts (datée 1713), l’autre à Toulouse, au musée des Augustins (datée 1714) 3 .
Firmin-Didot mentionne que Leroy ne cite pas ce tableau. Pourtant, ce dernier mentionne dans le chapitre des tableaux peints de la main gauche, un « Jésus-Christ descendu de la croix sur le linceul qui va l’envelopper et que soutiennent Joseph d’Arimathie et un autre vieillard… ». Il indique aussi que l’original du tableau se trouve à Toulouse et qu’une copie existe à Dijon 4 . Cette dernière était effectivement inscrite au catalogue du musée de la ville en 1968 5 .
Mariette attribue la planche à Claude Drevet en ces termes : « Les Disciples ensevelissans le corps mort de Jesus-Christ, descendu de la croix, gravé par Claude Drevet, d’après Jean Jouvenet 6 ».
Alexis Loir (1640-1713) a également gravé la première version avec échelle, lances et soldats en contrebas à gauche, mais en contrepartie du tableau. Claude Drevet a réalisé cette estampe, en copiant la gravure de Loir, d’un format beaucoup plus grand 1 . Pour renforcer cette hypothèse, le cuivre gravé par Loir figurait, d’une part dans l’inventaire après décès de Pierre-Imbert en 1739 au côté d’un autre cuivre de ce graveur 2 et, d’autre part, au catalogue de la vente de Claude Drevet en 1782, sous la désignation « Jésus-Christ descendu de la Croix, A. Loir, 17 épreuves ». L’estampe de Loir se présentant en contrepartie du tableau, celle de Claude Drevet se trouve dans le même sens que la composition peinte.
Cette gravure présente les caractéristiques d’une œuvre de jeunesse, destinée à l’apprentissage de Claude, caractéristiques que l’on ne retrouve pas habituellement dans l’œuvre des Drevet : tailles larges, pas toujours assurées. On remarque, cependant, que l’anatomie du Christ ainsi que les visages sont bien gravés, mais on peut regretter le manque de finition dans le ciel, dans les nuages et dans le traitement du sol. Pour ces raisons la date de réalisation de la gravure peut être définie avant de 1715.
On a souvent confondu le thème de la Déposition de Croix avec celui de la Descente de Croix 3 .
(Voir volume I : p. 19, 80, 90, 199).
bibliographie
Mariette 1740-1770, III, f ° 49 v °, n° 16 ; Le Blanc 1856, II, Cl. Dr., n° 4 ; Leroy 1860, p. 137, n° 3, p. 147, n° 25, p. 151, pp. 194-195 ; Firmin-Didot 1876, Cl. Dr., n° 4 ; Audin et Vial 1919, p. 286 ; Weigert 1938, p. 233 ; Loche 1966, pp. 39-40 ; Quarre 1968, p. 25, n° 61 ; Schnapper 1974, pp. 142-144, 214, 216, 221, cat. nos 122, 126, 142, 143, fg. 135, 141, 161,162 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 407.
catalogues de ventes (complément au Dictionnaire Mireur )
Claude Drevet 1782, p. 22, n° 230.
catalogues d’expositions
Liste des tableaux et des ouvrages de sculpture, exposez dans la Grande Gallerie du Louvre… en 1704, Paris, J.-B. Coignard, 1704, p. 9.
Schnapper 1974, pp. 142-144.
Liste des tableaux et des ouvrages de sculpture, exposez dans la Grande Gallerie du Louvre… en 1704, Paris, J.-B.
Coignard, 1704, p. 9.
Schnapper 1974, pp. 142-144, 214, 216, 221, cat. nos 122, 126, 142, 143, figs 135, 141, 161,162.
Leroy 1860, p. 137, n° 3, pp. 194-195.
Quarre 1968, p. 25 n° 61.
Mariette 1740-1770, III, f ° 49 v °, n° 16.
Dimensions : H. 0,527, L. 0,405 au tr. c.
Sous le titre de Un Christ mort.Voir Weigert 1938, p. 233.
Voir Loche 1966, pp. 39-40.