6. vintimille (Charles-Gaspard-Guillaume de), d’après Hyacinthe Rigaud

S. d.; 1736, selon Van Hulst  et Mariette

Burin

H. 0,506, L. 0,372 au tr. c. ; H. 0,517/8, L. 0,383/5 à la cuvette

Dans le cadre, en bas   : à g., Peint par Hyacinthe Rigaud chevalier de lordre [sic] de S. Michel ; à dr., Gravé par C. Drevet ; sous le cadre, de part et d’autre d’un cartouche armorié : Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille // Des Comtes de Marseille du - Luc, Archevêque de Paris, // Duc de S. Cloud, Pair de France - Commandeur de l’Ordre du S. Esprit, &c ;

Assis, le corps légèrement tourné de trois quarts vers la droite, la tête légèrement à gauche, le regard de face, le prélat s’accoude sur les bras d’un fauteuil, sa barrette dans la main droite. En grande tenue, il est vêtu d’une soutane, d’un rochetde dentelle et d’une longue cape moirée dont les plis reviennent sur son côté droit. La croix de l’ordre du Saint-Esprit est posée sur sa poitrine. Une tenture de velours descend en drapés depuis le haut de l’estampe jusque derrière le fauteuil. Armoiries disposées sur un manteau d’hermine, surmontées d’une couronne princière, d’une croix épiscopale, du chapeau de cardinal et entourées d’un collier simplifié de l’ordre du Saint-Esprit : Ecartelé : aux 1 et 4, de gueules, au chef d’or ; aux 2 et 3, de gueules au lion d’or, couronné du même.

I : l’état décrit, avant les travaux décrits à l’état II ; (BNF Est., Ed 99c rés., in-fol. – Lyon, MAD, inv. n° 1711 - Stockholm, Nm - Vienne, ABK, Kupferstichkabinett)

II : contre-tailles ajoutées dans le cadre, côté g., à hauteur de l’épaule de Vintimille, pour feindre une cassure supplémentaire ; (BNF Est., Ed 99c rés., in-fol. -Paris, ENSBA, fol. 1439 rés., p. 118 - BML, fds ancien - MADLyon, 1711/a - Francfort, Städel - Genève, MAH, Estampes - Londres, BM - Londres, V&A - Philadelphie, MA - Rome, InG, Farnesina - Stockholm, Nm)

Épreuves non consultées :Amsterdam, Rijks - Baltimore, MA - Bologne, PN, GDS - Dresde, SK - Washington, NGA, B - 27457

Septième fils du viguier de Marseille, François de Vintimille, seigneur du Luc, et d’Anne de Forbin, Charles-Gaspard-Guillaume de Vintimille est né au Luc le 15 novembre 1655. A la tête de l’abbaye de Saint-Denis de Reims et de plusieurs prieurés, il est nommé successivement évêque de Marseille le 25 mars 1692 puis archevêque d’Aix en 1708. Le 3 juin 1724, le roi le reçoit chevalier dans l’ordre du Saint-Esprit puis en 1729, après la mort du cardinal de Noailles, le nomme archevêque de Paris. Il est pair de France et duc de Saint-Cloud 1 . D’un naturel doux et faible, il fait cependant face aux luttes entre Jansénistes et Molinistes ainsi qu’aux convulsionnaires ; de même, il fait peu à peu cesser les Saturnales qui avaient lieu tous les ans sur la tombe du diacre Pâris. Il meurt à Paris le 13 mars 1746, dans sa quatre-vingt-onzième année 2 .

Biographie de Rigaud: voir cat. P.Dr., n° 117.

Rigaud mentionne ce portrait à l’année 1731. Il en demande trois mille livres. On remarque que la pose du prélat et son environnement, sont similaires à la composition réalisée par Rigaud pour le Portrait du cardinal de la Tour d’Auvergne, gravé également par Claude (voir cat. Cl. Dr., n° 11). La localisation du tableau n’est pas connue.

Van Hulst et Mariette indiquent que Claude Drevet a exécuté la planche en 1736. Puisque le tableau a été peint en 1731, la date de 1736, pour la gravure, est plausible, ce qui ne signifie pas pour autant que Claude a mi cinq ans pour achever ce travail, la commande ayant pu intervenir après 1731. Claude a donc trente-neuf ans lorsqu’il signe ce portrait. Parmi ses ouvrages majeurs, il y avait eu, antérieurement à celui-là, le Portrait de Madame Le Bret de la Briffe en 1728 et celui de Zinzendorf en 1730. Claude confirme son excellence avec ce portrait qui appartient aux cinq œuvres les plus importantes qu’il a gravées d’après Rigaud.

Le cardinal est témoins au mariage de Claude en 1745, sans doute en souvenir de la belle gravure qu’il avait faite de son portrait

L’estampe encadrée a été vendue douze livres, un sol à la vente de Claude Drevet.

L’auteur de la notice du Catalogue de l’Exposition « Dentelles au Musée des Tissus qui a eu lieu à Lyon en 1983 (voir plus bas), identifie la dentelle du rochet porté par le prélat comme étant réalisée au point de Sedan. Le décor est composé de « palmettes et de grosses fleurs. Les grandes brides picotées et les reliefs accusés du Point de Sedan sont ici rendus avec beaucoup de réalisme 1  ».

(Voir volume I : pp. 91, 197,255).

bibliographie

Mariette 1740-1770, VII, f ° 23 ; Basan 1767, I, pp. 176-177  ; Lelong 1775, p. 283, n° 4 ; Strutt 1785-1786, Cl. Dr, I, p. 263-264 ; Huber 1787, I, p. 257 ; Huber et Rost 1797, VIII, p. 9, n° 3 ; Paignon-Dijonval 1810, 7404 ; Joubert 1821, I, p. 440 ; Nagler 1843, XIII, p. 183  ; Michaud 1843-1857, XLIII/XLIV, pp. 580-581  ; Dussieux et coll. 1854, II, p. 198 ; Le Blanc 1856, II, Cl. Dr., n° 16 ; Firmin-Didot 1876, Cl. Dr., n° 14 ; Firmin-Didot 1875-1877, Cl. Dr., n° 517 ; Portalis et Béraldi 1881, p. 25, n° 91 ; Bellier et Auvray 1882, I, p. 447 ; Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX/1, p. 336  ; Bryan 1893, I, p. 425  ; Lugt, 51 ; Mireur 1910, II, pp. 543 ; Thieme et Becker 1913, IX, p.558 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 207 ; Audin et Vial 1919, p. 286 ; IFF XVIII e 1951, VII, Cl. Dr., n° 9 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p. 407.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur )

Mariette par Basan1775, p. 371, n° 1112 ; Claude Drevet, 1782, p. 8, n° 35 ; Marron, 1832, p. 21, n° 98.

catalogues d’expositions

Catalogue de l’Exposition « Dentelles au Musée des Tissus, 20 septembre – 30 octobre 1983 », Musée Lyonnais des Arts Décoratifs, (ancien fonds du Musée d’Art et d’Industrie), 1983, Inv. 1711/a, p. 53, cat. n° 171.

Notes
1.

Potier de Courcy 1884-1890,Anselme 1726, IX/1, p. 336.

2.

Michaud 1843-1857, XLIII/XLIV, pp. 580-581.

1.

Je dois ce renseignement à madame Henriette Pommier, ingénieur au C.N.R.S., Lyon, UMR 5190, que je remercie.