11. LA tour d’auvergne ( Henri-Oswald de, dit cardinal d’Auvergne) , d’après Hyacinthe Rigaud

S. d. [1739-1749]

Burin

H. 0,490/1, L. 0,360 au tr. c. ; H. 0,540, L . 0,378 à la cuvette

Sur le plat du cadre, en bas : à g., Peint par Hyacinthe Rigaud Chevalier de l’Ordre de S t . Michel ; à dr., Gravé par C. Drevet 1749. ; au-dessous, sur la face du cadre striée horizontalement, de part et d’autre d’un médaillon armorié  : Henry Oswald - Cardinal d’Auvergne // Archevêque de Vienne, - Abbé de Cluni, Chanoine et // Grand Prévôt de Strasbourg, - Commandeur de l’Ordre du S t . Esprit. ; sous le tr. c ., au c. : Hanc effigiem, venerationis monumentum incidi curavit J. F. C. Vaillant, regiæ utriusque aulæ equestris, et equitatus galliæ, medicus ordinarius, ac Eminentissimi Principis Clinicus. ;

Assis dans un feuteuil richement décoré, le corps et la tête tournés de trois quarts vers la gauche, vêtu d’une large soutane dont les pans retombent sur sa gauche, d’un rochet de dentelle et d’une mosette d’hermine, le prélat tient sa barrette de la main gauche et de la main droite, posée sur le coin de sa table, il montre la croix de Malte inscrite sur son étole. La croix de l’ordre du Saint-Esprit repose sur sa poitrine. Armoiries disposées sur un manteau d’hermine, surmontées d’une couronne princière, d’une croix d’archevêque primat, d’un chapeau de cardinal. Elles sont entourées d’un collier simplifié de l’ordre du Saint-Esprit : Ecartelé, aux 1 et 4, d’Azur semé de fleurdelys d’or, à la tour d’argent maçonnée de sable, qui est de la Tour ; au 2, d’or à trois tourteaux de gueules, qui est de Boulogne ; au 3, coticé d’or et de gueules, qui est de Turenne et sur le tout parti d’Auvergne et de Bouillon ; au lambel de gueules de 3 pièces brochant sur le tout.

I : avant l’inscription de la légende : Hanc effigiemClinicus ; (vente Behague, 1877, voir Mireur)

II : l’état décrit ; (BNF Est. : Ed 99c rés., in-fol. ; N3, in-fol., Mf D 289 259 - MADLyon, Gonin, 63/21 - Amsterdam, Rijks - Dresde, SK - Francfort, Städel - Genève, MAH, Estampes - Londres, V&A - New York, MM - Philadelphie, MA - Rome, InG., Farnesina).

Second fils de Frédéric-Maurice de La Tour, deuxième du nom, de la branche des Comtes d’Auvergne, duc de Bouillon et de Henriette-Françoise de Hohenzollern, Henri-Oswald est né en 1671. Nommé abbé et général de Cluny, puis grand prévôt de l’église cathédrale de Strasbourg en 1698, abbé de Redon et de Conches, il est sacré archevêque de Vienne le 10 mai 1722 1 . Le roi le nomme premier aumônier en 1732, et lui remet le chapeau de cardinal en 1737. Il est reçu chevalier de l’Ordre du Saint-Esprit le 25 mai 1733 et meurt en 1747 2 . Henri-Oswald était le neveu d’Emmanuel-Théodose de la Tour d’Auvergne, cardinal de Bouillon dont Pierre Drevet avait gravé le portrait, d’après François de Troy, cinquante-trois ans plus tôt (voir catalogue P. Dr., n° 45).

Biographie de Rigaud : voir cat. P.Dr., n° 117.

Rigaud mentionne le portrait à l’année 1732. Il en demande trois mille livres. La localisation du tableau n’est pas connue.

Firmin-Didot a classé cette estampe au nom d’Oswald qui est le second prénom du cardinal. Il a semblé plus logique de classer ce portrait au nom de famille La Tour d’Auvergne, comme le fait l’abbé Lelong et ce, pour la cohérence de ce catalogue, Pierre Drevet ayant aussi gravé un portrait d’un membre de cette même famille.

Le Mercure de France annonce l’estampe dans son numéro d’octobre 1749 1 .

L’évêque de Vienne était connu de la famille de Claude qui, à Loire, dépendait de son diocèse. Le cardinal est mort depuis deux ans et le graveur a cinquante-deux ans lorsqu’il signe cette gravure qu’il avait commencée en 1739, peu avant la mort de Pierre-Imbert. Claude avait fait intervenir ce prélat auprès du cardinal de Fleury pour que le logement des galeries du Louvre lui soit attribué après la mort de son cousin 2 .

De toutes les planches qu’il a réalisées d’après Rigaud, celle-ci offre le plus de maîtrise dans les nuances. Claude a totalement assimilé la manière de son oncle et s’inspire également de celle de son cousin : la technique est raffinée, chaque matière est traitée avec beaucoup de soin.

Claude avait conservé le cuivre qui a été adjugé, ainsi que quatre-vingt-six épreuves, à quatre-vingt-dix livres à la vente de ses biens en 1782.

Selon Firmin-Didot, le cuivre a été acquis par l’éditeur Bernard au XIXe siècle.

(Voir volume I : pp. 145, 197, 206, 223, 229, 255, 260).

bibliographie

Mercure de France octobre 1749, p. 161 ; Moreri 1759, X, p. 282 ; Basan 1767, I, pp. 176-177 ; Lelong, 1775, p. 275 ; Strutt 1785-1786, Cl. Dr, I, p. 263-264 ; Huber et Rost1797, VIII, p. 9, n° 2 ; Paignon-Dijonval 1810, 7393 ; Joubert 1821, I, p. 440 ; Nagler 1836, III, p. 480 et 1843, XIII, p. 183 ; Le Blanc 1856, II, Cl. Dr., n° 13 ; Firmin-Didot 1876, Cl. Dr., n° 12 ; Firmin-Didot 1875-1877, Cl.Dr,. n° 515 ; Portalis et Beraldi 1881, II, p. 25, n° 89 ; Bellier et Auvray 1882,I, p. 447 ; Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 380 ; Bryan 1893, I, p. 425 ; Mireur 1910, II, pp. 532-33, 543 ; Thieme et Becker 1913, IX, p. 558 ; Soulange-Bodin 1914, pp. 6-49 ; Roman 1919, p. 208 ; Audin et Vial 1919, p. 286 ; Duportal 1926, 27, p. 38, pl. XXII ; IFF XVIII e 1951, VII, Cl. Dr., n° 7 ; Thieme et Becker-Saur 2001, XXIX, p.407.

catalogues de ventes ( complément au Dictionnaire Mireur

Vente par Musier et Knapen 1753, p. 16, n° 135 ; Mariette par Basan 1775, p. 371, n° 1114 ; Claude Drevet 1782, p. 24, n° 265 ; Marron 1832, p. 21, n° 97.

Notes
1.

Moreri 1759, X p. 282.

2.

Potier de Courcy 1884-1890, Anselme 1726, IX, p. 380.

1.

Mercure de France dédié au Roy, octobre 1749, p. 161.

2.

A. N., Maison du Roi, O1 83, feuillets 132-133, 28 avril 1739 : supplique de Claude Drevet au cardinal de Fleury, annotée par le cardinal de la Tour d’Auvergne, dit cardinal d’Auvergne. Voir annexes, vol. III, p. 46.