archives conservÉes À loire-sur-rhÔne par la famille vaganay-forest

«  A Monsieur, Monsieur Fleury Drevet chez M. Emery Md Chapelier, rue Bouchanain à Lyon / à Lyon / Lyonnois. A Paris ce 27 avril 1781.

Monsieur et Cher Oncle,

Ce n’est pas faute de m’occûper de vous, de vos bontés et d’une tendresse filiale pour mon père et ma mère qui ne finira qu’avec moy, si j’ay différé jusques à ce jour à répondre à votre obligeante lettre du huit mars dernier. Mon oncle Drevet a recu avec beaucoup de sensibilité les nouvelles marques de votre souvenir et de votre amitié ainsi que de celles de mon père et de ma mère ; il me charge de vous en renouveller aux uns et aux autres les assurances les plus sincères, il a toujours pour moy les mêmes bontés et une confiance qui ne peuvent que s’accroitre par l’affection et le respectüeüx attachement que j’auray toujours pour luy ; sa santé est à peu près dans le même état que vous l’avés trouvé si ce n’est plus de foiblesse occasionnée vraysemblablement par le deffaut d’exercices et par son grand âge ; j’espère cependant encor que le beautems poûrà ranimer son courage et luy donner des forces pour prendre un peu l’air des thuilleries ; au moins je ne négligeray pas mes soins et mes vives représentations pour tout ce qui poura tendre à sa conservation, et répondre au choix qu’il vous a plû de faire de moy pour remplir un objet si précieux à votre coeur. J’ai la satisfaction de l’avoir condüit cette semaine en chaise à porteur à St Germain où il a fait ses pasques avec tout le recüeillement et la dévotion dües à une si sainte action ; aussy j’ose me flatter que Dieu bénira sa résignation à tous les sacrifices qu’il luy a fallü faire et luy prolongera des jours réellement intéressants pour la bonté de son coeur et la droiture de son âme.

Faites moy la grace, Monsieur et Cher oncle, de faire agréer à mon père et à ma mère l’assurance de ma respectüeüse ôbéissance et de ma tendre amitié comme aussy à mes frères et soeur celle de toute mon affection. Je vous prieray encor de présenter à ma tante votre épouse mon respect très humble et mes amitiés à mes cousins et cousines, et d’être persüadé des sentimens de respect et de reconnoissance avec lesquels j’ay l’honneur d’etre

Monsieur et Cher Oncle, Votre très humble et très obéissant serviteur

Perrin

M. et Mad. Marseille vous font une infinité de complimens. »

« A Monsieur, Monsieur Fleury Drevet chez M. Emery Md Chapelier rue Bouchanain à Lyon / A Lyon / Lyonnois. A Paris ce 24 avril 1782

La confiance que M. Simon Drevet, Monsieur, a bien voulu prendre en moy en m’adressant une procuration en blanc dés plûs ample pour faire stipuler tous ses droits à la succession de feü M. son frère, me mêt dans le cas de luy communiquer d’âvance l’extrait du dépouillement de l’inventaire dud. deffunt d’âprès lequel il sera à même de mieux juger de l’état des choses, puisque, s’il y a èspérer une juste augmentation par le produit de la vente, il faut aussy faire une combinaison sur les frais qui sont malheureusement très forts.

Au reste ce n’est pas là l’objet des héritiers collatéraux. Je crois devoir à l’estime que vous mavés inspirée, Monsieur, et aussy aux vües d’âmitié et de reconnoissance dont M. Perrin est pénêtré à votre égard, le soin de vous faire passer ce même brêf état qui ne viendroit peut être pas tout de suite à votre connoissance par le canal de M. Simon Drevet qui luy même ne l’aura que par M. Peillon de Lyon à qui je l’envoye comme ayant toute sa confiance. Je luy mande également qu’il n’ya encor eü que quatre jours de vente pour les objets du Cabinet et de cûriosité qui ont prôduit environ cinq mille livres et que les articles du fond et du peü de meubles ont été remis à la semaine prochaine parce que Mad. Drevet n’ayant pas encoyé un pouvoir assez étendu pour les crédits qu’il est nécessaire de faire à l’effet d’en tirer un meilleur parti, j’ay préfêré d’en attentre un autre plûtot que de rien prendre sur moy. Je ne doute point, Monsieur, que vous ne vouliez bien communiquer ce bref état à MM. vos autres parens côhéritiers et particulièrement à Made. votre soeur Perrin que M. son fils a eü l’attention de prévenir ainsi que vous de la nécessité où il se trouvoit de vous comprendre tous dans les assignations qu’il loy falloit faire donner pour se mettre en règle. Il espère beaucoup que vous ne luy en saurés pas mauvais gré, et que vous daignerés toujours luy conserver la même part dans votre amitié.

J’entreray sûrement dans vos vuës d’économie et de bienfaisance en vous témoignant qu’il me paroîtroit désirable que MM. les héritiers qui se trouvent avoir tous un même intérêt à la chose puissent se réunir pour remettre leurs poûvoirs à un même procureur. Au reste je désire infiniment que ces extraits puisse vous mettre tous à même de prendre un parti convenable où au moins vous convaincre de toute la considération avec laquelle j’.ay l’honneur d’être, Monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Marseille

Toutes les portions appartenantes au feu Sr Claude Drevet dans sa maison comme légataire universel ont été acquets en sa personne. Il n’a recueilli à titre successif que son 17è dans un quart qui fait au 68è au total.

Page 3 de la même lettre :

Extrait du dépouillement de l’inventaire fait âprès le décès de M. Claude Drevet Graveur du Roy décédé le 23 Xbre 1781, par Mes Perrou et Boulard Notaires le 9 janvier 1782

1° Meubles sur Prisée ..................................... 1 061 #

2° Marchandises, sur estimations ..................... 12 018 -

3° Argenterie .................................................. 887 - 13 s.

4° Deniers Comptans ...................................... 2 592 -

5° Maison que j’estime ................................... 40 000 -

6° Rente perpétuelle de 162 L. 10 .................... 3 250 -

7° Rente de 51 L. ............................................ 1 020 -

8° Rente de 755 L. sur le Languedoc ................ 15 113 -

9° Rente de 350 L. sur le Languedoc ................ 7 000 -

10° Rente sur le [...] de 80 L. au principal de ...... 2 000 -

11° Loyers et arrérages échûs au décès, environ... 3 000 -

___________________

87 941 # 13 s.

Reprises de la Veuve

1° Sa dote ...................................... 25 000 livres )

2° Précipût ..................................... 5 000 - )

3° Deuil évâlué à ............................ 800 - ) 30 800 #

4° Douaire de 1 000 L. Mémoire .... )

___________________

57 141 # 13 s.

LEGS

Oeuvres .................................................…. 300 livres )

[...] domestique, non compté l’usufruit.... 300 - )

[...] de rente düe par le Sr Sane ................. 600 - )

[...] Sr Abel Drevet 500 L de rente viagère Mémoire )

à Sr Simon Drevet ..................................… 500 - )

aux enfants du Sr Fleury Drevet ................ 500 - )

aux enfants de Fleurie Drevet fe Moussy .. 500 - ) 5 000 #

à ceux de la fe Boeuf ..............................….. 500 - )

à la fille de Denis ....................................… 500 - )

à la fille de Claude ..................................… 500 - )

à l’exécuteur testamentaire ........................ 800 - )

__________________

PASSIF 52 141 # 13 s.

Dû sur la maison 400 livres de rente au principal de …. 12 000 #

et sur Jd 65 livres de rente au principal de …………….. 1 300 -

_________

13 300 #