La méthodologie de la thèse

Dans cette thèse, nous nous concentrons sur les chocs monétaires, c’est-à-dire sur les variations exogènes et non-anticipées de la quantité de monnaie (même si nous traitons parfois, lorsque cela est utile pour la poursuite de notre travail, les chocs de politique monétaire et la flexibilité des prix). Notre travail se concentre sur les variables monétaires et réelles « étrangères » (et non pas domestiques). Ainsi, l’étude de la transmission des chocs monétaires à l’économie « nationale » a uniquement pour but de compléter les résultats et de documenter la présentation, surtout lorsqu’un choc dans Nation affecte une variable de Nation, qui touche à son tour une variable étrangère (c’est le cas par exemple des chocs monétaires américains, qui affectent le revenu US, qui se répercute à son tour sur le revenu des autres pays).

La particularité de cette thèse est de revenir sur un sujet ancien, mais avec un esprit nouveau. La transmission des chocs monétaires est étudiée sur le plan international (et non pas local). De même, l’approche adoptée (variation de la quantité de monnaie) ne fait pas partie obligatoirement des chocs de politique monétaire (variation du taux d’intérêt), comme cela est le cas dans une grande série d’articles sur le sujet.

Nous précisons dans cette thèse la question des « chocs ». La première Section du Chapitre (1) tente de clarifier cette énigme, que les économistes évitent en général de définir en signalant simplement qu’il s’agit d’une modification imprévue d’origine extérieure de la quantité de monnaie en circulation ou du taux d’intérêt directeur 5 .

Un autre élément original dans cette thèse est la prise en compte du PtM dans l’étude de la transmission internationale des chocs monétaires, et la distinction entre les résultats pouvant être obtenus dans une économie réceptrice en PCP et une autre économie réceptrice en PtM.

Une autre originalité encore est la distinction entre le PtM du côté des importateurs et le PtM du côté des exportateurs.

Une autre caractéristique de cette thèse est l’étude de la transmission internationale des chocs monétaires américains à l’économie libanaise, avec une explication se voulant sérieuse de la crise bancaire et de la crise de liquidité au Liban dans les années 1960, à la lumière de la transmission du choc US de mai 1966 aux variables, nominales et réelles, libanaises. De même, cette thèse explique pourquoi en 2001, malgré la crise économique intérieure et le gonflement du déficit budgétaire et de la dette publique, le revenu du Liban a augmenté alors qu’aucun facteur intérieur ou exceptionnel ne peut le justifier.

Notes
5.

Certains auteurs identifient les chocs à partir des réserves non-empruntées de la banque centrale. Nous reviendrons brièvement sur ce point dans les Chapitres (1) et (3).