1. Des chocs économiques exogènes aux chocs monétaires

Dans la littérature économique, le terme « choc » désigne les chocs exogènes ou endogènes. Le terme « choc économique » désigne plus précisément les chocs exogènes et correspond initialement aux variations « exogènes » de l’offre et de la demande qui, d’après Mankiw (1999), « suscitent les fluctuations de l’ensemble de l’économie » ⁸ . Ces chocs écartent la production et l’emploi de leurs niveaux d’équilibres naturels et perturbent ainsi le bien-être économique.

Avec le temps, l’utilisation du terme « choc économique » s’est répandue pour désigner toute variation « exogène » d’un facteur réel ou monétaire, comme par exemple la technologie, la politique monétaire, les crises financières internationales ⁹ , etc.

Les chocs exogènes correspondent d’après Abraham-Frois (1995) « aux différents chocs subis par le système (« choc pétrolier » par exemple) » ¹⁰ . Selon cet auteur, le raisonnement en chocs externes va de pair avec l’hypothèse d’équilibre permanent de l’économie. Nous retrouvons l’idée des chocs exogènes dans l’apologue du « cheval à bascule » de Frisch (1933), qui reprend une idée de Wicksell. Pour cet auteur, « si vous frappez un cheval à bascule avec un bâton, le mouvement du cheval sera très différent de celui du bâton » ¹¹ . L’histoire du cheval à bascule fait la distinction entre l’impulsion (le coup de bâton initial) et la propagation (la transformation du coup de bâton initial en fluctuations amorties). Selon Frisch, l’amortissement des fluctuations dépend de la structure interne de l’économie en question. En revanche, l’intensité des fluctuations est déterminée par l’importance du choc extérieur (qui est le coup du bâton dans l’apologue du cheval à bascule). L’exogénéité des chocs monétaires est mise en relief pas Christiano, Eichenbaum et Evans (1998).

Dans cette partie, nous étudions en premier lieu les différentes catégories de chocs exogènes non monétaires. Nous étudions en second lieu les chocs monétaires.

Schéma (1) : Les différentes catégories de chocs

Source : Synthèse personnelle inspirée de l’ouvrage d’Abraham–Frois (1995)