2.3. La grande économie ouverte

Nous venons de présenter le cas de la petite économie ouverte où le taux d’intérêt est déterminé par le taux d’intérêt mondial. Cette économie, qui ne peut pas affecter le taux d’intérêt international, prête ou emprunte au taux fixé par les marchés financiers internationaux.

Cette hypothèse diffère des avancées de l’économie fermée, où le taux d’intérêt intérieur égalise l’épargne et l’investissement intérieurs.

La grande économie ouverte comprend à la fois des aspects de la petite économie ouverte et de l’économie fermée. D’un côté, l’économie américaine a recours aux marchés financiers internationaux, mais est suffisamment grande pour influencer ces marchés et affecter le taux d’intérêt mondial. En effet, plus les Etats-Unis prêtent à l’étranger, plus les fonds disponibles dans l’économie mondiale sont importants et plus les taux d’intérêt internationaux ont tendance à diminuer. De même, plus les Etats-Unis empruntent, plus les taux d’intérêt internationaux ont tendance à augmenter. D’un autre côté, la mobilité des capitaux est imparfaite car parfois les investisseurs intérieurs et étrangers préfèrent détenir des titres nationaux plutôt qu’étrangers. Cette préférence peut être due aux restrictions légales à l’emprunt et au prêt international ou à l’information imparfaite sur les titres étrangers. Ainsi, les capitaux ne se déplacent pas automatiquement et ne permettent pas d’égaliser les taux d’intérêt dans tous les pays.

L’étude des effets des politiques adoptées par une grande économie ouverte fait appel aux raisonnements de l’économie fermée et de la petite économie ouverte. Ainsi, l’emprunt et le prêt international sont possibles, mais le taux d’intérêt n’est pas déterminé par les marchés internationaux. Les effets des politiques macroéconomiques sur les grandes économies ouvertes correspondent à la moyenne de l’impact de ces politiques sur l’économie fermée et sur la petite économie ouverte. A court terme, un choc monétaire réduit le taux d’intérêt et accroît l’investissement dans une économie fermée, mais n’exerce aucun effet sur le taux d’intérêt et l’investissement dans une petite économie ouverte. La moyenne de ces deux résultats correspond à l’effet du choc monétaire sur la grande économie ouverte, où le taux d’intérêt diminue et l’investissement augmente, mais dans une certaine mesure seulement.

La plupart des grandes économies ouvertes adoptent un taux de change flottant. Dans les développements qui suivent, nous étudions les effets des chocs monétaires et budgétaires dans une grande économie ouverte en change flottant. Nous étudions ensuite les effets des chocs monétaires et budgétaires d’une grande économie ouverte sur le reste du monde.