Les chocs budgétaires

Dans une grande économie ouverte en régime de change flottant, une politique budgétaire expansionniste accroît le taux d’intérêt, réduit l’investissement et provoque une appréciation de la monnaie. La baisse du taux de change conduit à une détérioration de la balance commerciale. La hausse du taux d’intérêt et la baisse de l’investissement correspondent au résultat obtenu en économie fermée. L’appréciation de la monnaie et le déficit commercial correspondent au résultat obtenu en petite économie ouverte. Dans les trois cas, le choc budgétaire conduit à une baisse de l’épargne nationale. Cette baisse est compensée par une baisse équivalente de l’investissement dans le cas de l’économie fermée. Dans la petite économie ouverte, la baisse de l’épargne conduit à une baisse identique des exportations nettes et laisse ainsi l’investissement constant au niveau déterminé par le taux d’intérêt international. Dans la grande économie ouverte, le taux d’intérêt et les exportations nettes diminuent, mais chacun dans une moindre mesure que l’épargne. Notons qu’en grande économie ouverte, l’expansion budgétaire accroît le revenu, contrairement à ce qui se passe dans la petite économie ouverte où la politique budgétaire n’exerce aucun effet en régime de change flottant. Cependant, l’effet du choc budgétaire sur le revenu est inférieur à celui réalisé en économie fermée, car à mesure que le taux d’intérêt augmente, le taux de change diminue et la balance commerciale se détériore.

Sur la première partie du graphique (7), nous pouvons voir comment réagissent le revenu et le taux d’intérêt de la grande économie ouverte suite à une expansion budgétaire. La courbe IS1 se déplace vers la droite (courbe IS2), le revenu national augmente en passant de (Y1) à (Y2), et le taux d’intérêt s’accroît en passant de (i1) à (i2). La hausse du revenu et l’augmentation du taux d’intérêt sont obtenues aussi dans le cas d’une économie fermée. Cependant, dans le cas d’une grande économie ouverte, la hausse du taux d’intérêt entraîne la baisse de l’investissement étranger net, qui passe sur la deuxième partie du graphique de (I1) à (I2) 60 . La baisse de l’investissement étranger net réduit par ailleurs l’offre de monnaie nationale sur le marché des changes et provoque une baisse du taux de change, qui passe de (E1) à (E2). Le prix relatif des produits nationaux augmente par conséquent et la balance courante se détériore, en passant sur la troisième partie graphique de (X1) à (X2).

Graphique (7) : Les chocs budgétaires

Notes
60.

L’investissement étranger net représente l’écart entre les investissements réalisés à l’étranger par des résidents de Nation et les investissements réalisés sur le territoire de Nation par des non résidents. La hausse du taux d’intérêt national décourage les non résidents à investir dans Nation et encourage les résidents de Nation à investir à l’étranger. L’investissement étranger net et le taux d’intérêt varient en conséquence dans le sens inverse.