Les chocs monétaires

Dans une grande économie ouverte en régime de change flottant, une politique monétaire expansionniste réduit le taux d’intérêt, accroît l’investissement et provoque une dépréciation de la monnaie. La hausse du taux de change conduit à une amélioration de la balance commerciale. Le revenu augmente en conséquence. La baisse du taux d’intérêt et la hausse de l’investissement correspondent au résultat obtenu en économie fermée. La dépréciation de la monnaie et l’excédent commercial correspondent au résultat obtenu en petite économie ouverte. La hausse temporaire du revenu correspond au résultat enregistré dans une petite économie ouverte en change flottant.

La grande économie ouverte est-elle totalement différente de la petite économie ouverte ? Les politiques économiques affectent en effet le taux d’intérêt de la grande économie ouverte, mais n’exercent aucune influence sur le taux d’intérêt de la petite économie ouverte. En dehors de ce résultat, les politiques économiques conduisent aux mêmes résultats. C’est ainsi qu’en grande et petite économies ouvertes, les politiques qui accroissent l’investissement conduisent à des déficits commerciaux, alors que les politiques qui accroissent l’épargne conduisent à des excédents commerciaux.

Sur la première partie du graphique (8), nous pouvons voir comment réagissent le revenu et le taux d’intérêt de la grande économie ouverte suite à une expansion monétaire. La courbe LM1 se déplace vers la droite (courbe LM2), le revenu national augmente en passant de (Y1) à (Y2), et le taux d’intérêt diminue en passant de (i1) à (i2). La hausse du revenu et la baisse du taux d’intérêt sont obtenues aussi dans le cas d’une économie fermée. Cependant, dans le cas d’une grande économie ouverte, la baisse du taux d’intérêt entraîne la hausse de l’investissement étranger net, qui passe sur la deuxième partie du graphique (8) de (I1) à (I2). La hausse de l’investissement étranger net accroît par ailleurs l’offre de monnaie nationale et provoque une hausse du taux de change, qui passe de (E1) à (E2). Le prix relatif des produits nationaux diminue par conséquent et la balance courante s’améliore, en passant sur la troisième partie du graphique (8), de (X1) à (X2).

Graphique (8) : Les chocs monétaires