Les effets des chocs monétaires et budgétaires sur le reste du monde

Nous avons indiqué que les politiques budgétaires et monétaires accroissent le revenu de la grande économie ouverte. Cependant, leurs effets sur le reste du monde sont mitigés.

Dans un régime de change flottant, le revenu étranger s’accroît suite à une expansion budgétaire dans Nation et diminue suite à une expansion monétaire dans Nation. Le pays expansionniste ressaisit en effet une part des effets de son expansion budgétaire, qui s’étend au reste du monde à travers les échanges commerciaux. La balance commerciale de Nation se détériore et le revenu étranger augmente. Comme les stocks de monnaie dans les deux pays sont constants, il en résulte aussi une hausse des taux d’intérêt d’équilibre dans les deux pays. L’expansion monétaire, quant à elle, exerce un impact adverse sur le reste du monde, qui se traduit par des externalités négatives. Les économistes qualifient cette situation de « beggar-thy-neighbor policy ». En effet, comme le stock de monnaie étranger est constant, le choc monétaire dans la grande économie ouverte conduit à une baisse du taux de change étranger. L’appréciation de la monnaie étrangère détériore la balance commerciale étrangère et conduit à une baisse du revenu étranger.

Dans un régime de change fixe, le revenu étranger s’accroît suite à une expansion monétaire domestique et diminue suite à une expansion budgétaire. L’expansion monétaire conduit en effet à une baisse du taux d’intérêt international et accroît la demande de biens domestiques et étrangers. Le revenu étranger augmente en conséquence. En revanche, l’expansion budgétaire, qui conduit à une augmentation de la demande de biens domestiques et du revenu national, accroît la demande de monnaie et exerce une pression à la hausse sur le taux d’intérêt international. La hausse du taux d’intérêt provoque une baisse de la demande de biens étrangers et, ainsi, du revenu étranger.