Le rôle du PtM

Les modèles PtM ont été initialement établis pour expliquer pourquoi la loi du prix unique ne tient pas.

Deux explications sont fournies dans la littérature. La première est le « pricing-to-market » (PtM) où les entreprises monopolistiques PtM fixent intentionnellement des prix de vente différents sur des marchés différents. Ce comportement est rendu possible à cause des différentes conditions commerciales régnant sur les marchés (Dornbusch, 1987), (Krugman, 1987), (Dixit, 1989). Les firmes fixent les prix par rapport au coût marginal et proposent plusieurs taux de marge (prix/coût marginal) dans différents pays. Un changement dans les conditions d’un marché conduit à un changement du prix de vente sur ce marché. Les prix de vente peuvent donc varier d’un marché à l’autre et ne sont pas liés entre eux. La seconde explication est le « local currency pricing » (LCP) ou la rigidité des prix dans la monnaie du pays de l’acheteur. Lorsque les prix sont établis dans la monnaie du pays de l’acheteur, ils ne changent pas quand le taux de change varie. C’est le prix des exportations exprimé dans la monnaie du pays de l’exportateur qui varie alors avec le taux de change nominal. Knetter (1993) désigne le comportement implicite du prix par la stabilité du prix en monnaie locale (« local currency price stability »). Plusieurs études montrent que les prix en monnaie nationale sont stables. Dans la littérature économique, il est courant de désigner les deux phénomènes par le « pricing-to-market ». La dénomination vient de la microéconomie qui essaye d’analyser les effets du « local currency pricing ». Dans la suite de notre travail, le terme PtM désigne indistinctement les deux phénomènes.

Graphique (12) : Variations de l’offre et de la demande de produits en PtM

Source : Krugman (1987), page 38

Graphique (13) : Variation de l’offre après une dépréciation de la monnaie en PtM

Source : Krugman (1987), page 40