Les modèles de PtM

Le PtM réduit la transmission des variations de change aux prix de vente, entrave le détournement de la demande et accroît les revenus, national et étranger. Il accroît de même la volatilité du taux de change et provoque des disparités à la parité de pouvoir d’achat.

D’après ce raisonnement, la dépréciation de la monnaie d’un pays améliore ses termes de l’échange. Lorsque le PtM est total, les prix à l’exportation exprimés en monnaie nationale augmentent, alors que les prix à l’importation restent constants. La dépréciation de la monnaie nationale améliore en conséquence le revenu national et détériore le revenu étranger.

Dans le Chapitre (2), nous utilisons les modèles de Betts et Devereux (1996, 1999, 2000) pour étudier les effets du PtM sur la transmission internationale des chocs monétaires. Ces modèles sont une extension du modèle d’Obstfeld et Rogoff (1995) intégrant la segmentation des marchés et la vente dans la monnaie du pays de l’acheteur. Pour Betts et Devereux, l’arbitrage entre les marchés n’est pas possible et les prix de vente sont rigides à court terme. D’après ce raisonnement, le PtM provoque des disparités à la parité de pouvoir d’achat. Les modèles de Betts et Devereux reposent sur l’utilité et la maximisation des profits dans un cadre inter-temporel, ainsi que sur l’établissement de contraintes budgétaires pour tous les agents. Pour simplifier leur analyse, ces deux auteurs ne font pas la distinction entre les autorités monétaires et les autorités budgétaires. Du point de vue de la formalisation, il y a deux pays dans les trois modèles. Les variables étrangères sont représentées par un astérix. Dans chaque pays, les ménages offrent le travail et consomment un panier de produits différenciés. Une proportion (n) de ces produits est fabriquée dans Nation et une proportion (1 – n) à l’étranger. Les populations respectives de Nation et d’Etranger sont représentées par (n) et (1 – n). Chaque bien est vendu exclusivement par une entreprise qui fixe le prix de vente. Une fraction (s) des entreprises de chaque pays peut exercer la discrimination de prix entre pays. Comme les entreprises PtM sont les seules à pouvoir commercialiser les biens en question, elles fixent des prix différents pour les marchés, national et étranger. Les autres (1 – s) biens peuvent être librement échangés par les consommateurs, ce qui incite les entreprises à fixer un prix de vente unique pour ces biens dans les deux pays. Le consommateur de Nation reçoit un revenu composé d’un salaire, d’un rendement sur le capital physique, du profit sur sa part dans les firmes domestiques, et d’un revenu sur sa part dans les actifs monétaires. Il reçoit aussi des transferts du gouvernement et paye des taxes. Les ménages consomment, accumulent du capital et des encaisses monétaires, et achètent de nouveaux actifs.

Les modèles de Betts et Devereux
Les modèles de Betts et Devereux

Le modèle de Betts et Devereux (1999) se concentre sur les effets des chocs d’offre de monnaie sur le taux d’intérêt. La principale avancée de ce modèle est que la monnaie avec laquelle les exportations sont libellées est le facteur clé dans l’évaluation des effets des chocs monétaires sur les variables réelles étrangères. D’après ce modèle, les chocs d’offre de monnaie réduisent les taux d’intérêt, nominal et réel.

Le modèle de Betts et Devereux (2000) se concentre sur les effets des chocs d’offre de monnaie sur le revenu 89 . D’après ce modèle, la consommation et le revenu national augmentent durablement suite à un choc monétaire.

Le modèle de Betts et Devereux (1996) se concentre sur les effets des chocs d’offre de monnaie sur le taux de change. En PtM, les chocs monétaires non-anticipés ne sont pas neutres et la volatilité du taux de change réel s’accroît.

Dans l’Annexe (3), nous présentons les caractéristiques particulières à chacun des 3 modèles de Betts et Devereux (1999, 2000, 1996).

Notes
89.

Cependant, l’article de Betts et Devereux (2000) est intitulé comme suit : « Exchange rate dynamics in a model of pricing-to-market ».