Les faiblesses des modèles de PtM

Obstfeld et Rogoff (2000, a) critiquent les modèles de PtM. Pour eux, « les modèles récents établis sur la base de l’approche PtM–PCP sont très invraisemblables, car leurs hypothèses et suppositions sont très incompatibles avec un tas d’autres facteurs » 90 . D’après leur raisonnement, les corrélations entre les termes de l’échange et les taux de change sont dues aux rigidités nominales, et non au PtM. Ainsi, la transmission des variations de change n’est pas nulle, et la dépréciation de la monnaie d’un pays détériore ses termes de l’échange. Ils précisent que « lorsque les importations sont libellées dans la monnaie du pays de l’importateur, les dépréciations non-anticipées de la monnaie sont associées à des améliorations, et non des détériorations, des termes de l’échange » 91 . Ils montrent, sur la base de données empiriques, que la corrélation entre les taux de change nominaux et les termes de l’échange n’est pas positive, mais négative.

Obstfeld et Rogoff argumentent que les exportateurs libellent leurs exportations en grande partie dans leur propre monnaie. Ils se basent sur une étude de l’Institut de l’ECU (1995) qui montre que la monnaie nationale est la principale monnaie utilisée par les exportateurs lors de la fixation de leurs prix de vente à l’étranger. Les Etats-Unis sont la seule exception (80% des importations sont libellées en dollars).

Pays Exportations libellées en monnaie nationale Importations libellées en monnaie nationale
Etats-Unis 92% 80%
Japon 40% 17%
Allemagne 77% 56%
France 55% 47%
Royaume-Uni 62% 43%
Italie 40% 34%
Pays-Bas 43% 39%

D’après : Obstfeld et Rogoff (2000, a)

Notes
90.

Obstfeld et Rogoff (2000, a), page 6.

91.

Obstfeld et Rogoff (2000, a), page 1.