2. Les autres pratiques de tarification du commerce international

Le degré de report des variations du taux de change sur les prix de vente, qui donne lieu à la vente dans la monnaie du pays de l’acheteur ou à la vente dans la monnaie du pays du vendeur, n’est pas l’unique élément conditionnant la tarification du commerce international. D’autres facteurs interviennent dans la fixation des prix des entreprises, notamment la rigidité des prix et l’ajustement des marchés (Mankiw et Romer, 1991).

La théorie classique suppose que l’ajustement des marchés, qui correspond à l’équilibre entre l’offre et la demande de biens et services, se produit par les prix 158 . Cependant, dans la réalité, d’autres facteurs affectent aussi l’ajustement des marchés et modifient le cadre d’analyse initial. La structure du marché est le facteur qui modifie le plus l’impact des chocs qui influencent l’offre et la demande. La consommation et les stocks interviennent à leur tour dans l’ajustement temporel des marchés. Les coûts de transaction ralentissent de même l’ajustement des prix aux chocs monétaires et réels. L’ajustement des marchés est également influencé par la nature des relations commerciales qui lient les entreprises (Carlton, 1989), ainsi que par la concentration des marchés.

Dans cette partie, nous étudions le rôle des autres facteurs affectant la tarification des échanges internationaux, comme le prix, le temps, l’aléa moral et l’absence de marché organisé. Les résultats empiriques et les interprétations théoriques sont inspirés de Carlton et Perloff (1994).

Notes
158.

Ainsi, en concurrence pure et parfaite, où le marché fonctionne parfaitement et où les coûts de transaction sont faibles, le prix s’ajuste et assure l’égalité entre l’offre et la demande. En oligopole, où le marché est composé de quelques entreprises interdépendantes entre elles, les variations de coûts n’influencent pas les prix de vente, surtout lorsque ces fluctuations sont faibles. En monopole, le prix est en général moins sensible aux variations de coûts qu’en concurrence pure et parfaite.