Chapitre (2) : Les effets de la transmission internationale des chocs monétaires

Introduction au Chapitre (2)

Dans ce deuxième Chapitre, nous allons étudier les effets de la transmission internationale des chocs monétaires. Développé dans le cadre de la « nouvelle macroéconomie en économie ouverte », ce Chapitre est une revue des avancées et résultats les plus importants sur le sujet. Il couvre les différents aspects de la transmission internationale des chocs d’offre de monnaie.

Se plaçant dans l’esprit général de la thèse, le Chapitre (2) étudie les effets des chocs « exogènes » et « non-anticipés » de l’offre de monnaie sur les variables économiques « étrangères », notamment les taux d’intérêt, le revenu, la balance courante, et le taux de change. Ce deuxième Chapitre adopte aussi l’hypothèse selon laquelle les prix des biens et services sont prédéterminés et, par conséquent, rigides à court terme. En d’autres termes, le deuxième Chapitre, tout comme la thèse, s’inscrivent dans le cadre de la « nouvelle économie keynésienne ». Toutefois, par souci de complémentarité, et afin d’enrichir la présentation et la documenter, nous présentons aussi dans ce Chapitre d’autres situations possibles lorsque cela est nécessaire, comme la flexibilité des prix en courte période.

Tout comme le premier Chapitre, ce Chapitre se concentre sur les effets des « chocs monétaires », c’est-à-dire sur les conséquences d’un choc d’offre de monnaie. Cependant, nous évoquons aussi brièvement les effets des chocs de « politique monétaire », qui correspondent aux chocs de « taux d’intérêt directeurs ». Ces chocs ont été amplement étudiés dans la littérature et ne rentrent pas dans le cadre de cette thèse. La présentation des effets de ces chocs a lieu par souci de complémentarité et parce qu’elle est utile pour développer certaines hypothèses directement liées au sujet que nous traitons.

De même, ce Chapitre se concentre sur les effets des chocs d’offre de monnaie sur les variables « étrangères », mais nous étudions aussi les effets des chocs monétaires sur les variables nationales, notamment les taux d’intérêt domestiques et le revenu national. Cette présentation est motivée par l’importance du sujet et par le lien direct entre les variables nationales et étrangères. Par exemple, l’accroissement du revenu américain suite à un choc d’offre de monnaie aux Etats-Unis affecte le revenu étranger en haussant la demande américaine pour les produits fabriqués dans les pays du reste du monde. La présentation des effets des chocs monétaires sur les variables nationales dans le Chapitre (2) ne manque par ailleurs pas d’originalité, car elle a lieu dans le cadre de la nouvelle macroéconomie en économie ouverte et non pas dans le cadre classique de l’économie fermée comme c’est généralement le cas dans la longue série d’études sur le sujet que nous trouvons dans la littérature économique.

Dans le deuxième Chapitre, nous essayons de répondre à la question suivante : qu’est-ce qui se passe dans le reste du monde lorsque la quantité de monnaie dans une grande économie comme les Etats-Unis ou l’Europe s’accroît soudainement ? Comment réagissent les taux d’intérêt étrangers, le revenu étranger, la balance courante, et le taux de change ?

Le deuxième Chapitre étudie les points suivants :

  • Les effets des chocs monétaires sur les taux d’intérêt :

Cette question est très importante pour comprendre les effets des chocs monétaires sur le revenu étranger, sur les prix relatifs, et sur le taux de change. Nous verrons dans la Section (I) que le taux d’intérêt est le principal canal de transmission internationale des chocs d’offre de monnaie, et c’est à travers ce canal que les variables économiques étrangères sont affectées. Dans cette Section, nous étudions les effets des chocs monétaires sur les taux d’intérêt nationaux, et ensuite sur les taux d’intérêt étrangers, dans les trois cas de figure possibles : PCP, concurrence monopolistique, PtM.

  • Les effets des chocs monétaires sur le revenu :

Les variations de la production nationale exercent un effet sur le revenu « étranger », qui varie en fonction des variations de la demande étrangère et intérieure. Dans cette Section, nous étudions les effets des chocs monétaires sur le revenu national, sur le revenu étranger, et sur la balance courante. Trois cas de figure sont examinés dans chacune des trois sous-sections : le PCP, la concurrence monopolistique, le PtM.

  • Les effets des chocs monétaires sur le taux de change :

Les effets des chocs monétaires sur le taux de change ont été étudiés dans une variété de modèles, certains traitant la question dans le cadre de fonctions d’offre et de demande d’actifs et de biens, d’autres dans le cadre d’une maximisation de l’utilité. Dans cette Section, nous présentons les principaux résultats et caractéristiques des modèles de taux de change et traitons, à côté de la rigidité des prix en courte période (correspondant à l’approche adoptée dans cette thèse), les autres cas de figure possibles (prix flexibles, chocs anticipés, petites économies), et ce par souci de complémentarité et pour couvrir les différents aspects de la transmission internationale des chocs monétaires. Nous intégrons aussi dans l’analyse les anticipations rationnelles et l’information imparfaite. Dans la première sous-section, nous étudions le pass-through du taux de change (c’est-à-dire le degré de transmission des variations de change) et examinons les explications possibles du pass-through incomplet. Dans la deuxième sous-section, nous étudions la réaction du taux de change à un choc monétaire en prix flexibles, en prix rigides, en équilibre du portefeuille, et en optimisation inter-temporelle. Nous étudions aussi la volatilité du taux de change. Dans les différentes parties traitées, la distinction est explicite entre le PCP et le PtM.