Section (I) : Les effets des chocs monétaires sur les taux d’intérêt

Introduction

L’étude classique de la transmission nationale des chocs monétaires distingue plusieurs canaux de transmission des chocs d’offre de monnaie aux variables domestiques. Les principaux canaux de transmission des pulsions monétaires sont le canal du taux d’intérêt, le canal du prix des actifs, le canal du taux de change et le canal du crédit.

Les effets des chocs monétaires se transmettent en premier lieu aux taux d’intérêt nationaux. La variation du taux d’intérêt affecte le prix des actifs, qui varie dans le sens inverse du taux d’intérêt. La baisse du prix des actifs conduit selon les monétaristes à une diminution de la richesse des ménages, qui réduisent leur consommation 172 . La hausse du taux d’intérêt exerce aussi des effets sur le cours des actions, qui deviennent moins attractives lorsque la rémunération des autres titres augmente. Cela conduit à une baisse de l’investissement 173 . Dans les petites économies ouvertes, le rôle du canal du taux de change dans la transmission nationale des chocs monétaires est très important, car les décisions monétaires affectant les taux d’intérêt se répercutent sur la valeur externe de la monnaie nationale. Les variations du taux de change modifient la structure des échanges et se traduisent par une modification du prix relatif des biens exportés. Le canal du crédit joue aussi un rôle important dans la transmission des chocs monétaires aux variables économiques nationales 174 .

Dans la Section (I), nous étudions les effets des chocs monétaires sur les taux d’intérêt, nationaux et étrangers. Bien que nous étudions dans cette thèse la transmission internationale des chocs monétaires, nous présentons aussi les effets de ces chocs sur les variables nationales, dans la mesure où les points développés sont liés à la question étudiée.

Notes
172.

De même, la hausse du prix des actifs accroît la richesse des ménages qui augmentent leur consommation.

173.

Les entreprises comparent la valeur des capitaux anciens mesurée par la valeur boursière et le coût des capitaux nouveaux. Le rapport entre ces deux valeurs est connu par le ratio « q » de Tobin. Tant que la valeur boursière des capitaux anciens est supérieure au coût des capitaux nouveaux, les entreprises investissent. En revanche, si la valeur boursière des capitaux anciens est inférieure au coût des capitaux nouveaux, les entreprises ne sont pas incitées à investir.

174.

Selon l’approche du canal « étroit » du crédit, la politique monétaire exerce des effets sur la politique de crédit des banques, qui réduisent leur offre lorsque la banque centrale adopte une politique restrictive. On parle de rationnement de crédit (ce rationnement est caractérisé par la hausse du prix du crédit). Selon l’approche du canal « large » du crédit, les entreprises peuvent recourir, soit au crédit bancaire, soit à l’autofinancement. La prime de financement externe correspond à la différence entre le coût du financement externe et le coût de l’autofinancement. L’existence de cette prime est due à l’asymétrie informationnelle entre le prêteur et l’emprunteur.