La seule balance officiellement appelée « commerciale » récapitule, dans la « balance des paiements », les importations (franco à bord) et les exportations (franco à bord) de marchandises. Cette balance rend compte du solde commercial, et est excédentaire lorsque les exportations excèdent les importations. Cependant, dans la réalité, il n’est pas toujours aisé d’interpréter le solde obtenu, qui ne reflète pas l’intensité des échanges entre un pays et le reste du monde. Il n’est ainsi pas nécessairement avantageux pour une économie d’avoir un solde positif et des flux faibles (signe d’un ralentissement des échanges mondiaux) qu’un solde négatif issu de flux importants. C’est le cas du Liban, par exemple, qui a une balance commerciale historiquement déficitaire 265 .
Le solde de la balance « courante » (ou de la balance des transactions courantes) est la somme de l’excédent ou déficit commercial d’un pays, du montant des revenus d’investissement payés ou reçus des étrangers, et des transferts nets (par exemple les salaires transférés chez eux par des travailleurs émigrés). C’est aussi la différence entre l’épargne d’un pays et son investissement. C’est enfin la variation des créances et droits d’un pays sur le reste du monde. Le solde est calculé en ajoutant à celui de la « balance commerciale » le solde des invisibles, qui comprennent pour l’essentiel les services liés au commerce extérieur (assurance, transport, etc.), ceux liés aux échanges de technologie (redevances sur brevets, recettes d’ingénierie, etc.), les intérêts, les voyages et les transferts unilatéraux (aides publiques, envois de salaires, etc.). Le poste « autres biens et services », qui permet l’enregistrement des biens dont la nature rend plus difficile la distinction entre service et marchandise, vient compléter cette balance.
Dit autrement, le solde de la balance courante est composé du solde de la balance commerciale et du solde de la balance des revenus nets du capital financier. Le solde de la balance commerciale dépend des facteurs qui influencent les exportations et les importations, comme le taux de change et le taux d’intérêt international. Le solde de la balance des revenus nets du capital financier est mesuré pour la période courante par le montant des intérêts issus des créances sur l’extérieur détenues par les résidents privés à la fin de la période précédente.
Dans cette partie, nous étudions les effets des chocs monétaires sur la balance courante en PCP, ainsi qu’en concurrence monopolistique et en PtM.
Lorsque les importations diminuent, les économistes interprètent cela comme un ralentissement de l’activité économique. En revanche, la hausse des importations est interprétée comme un retour à la croissance.