Section (III) : Les effets des chocs monétaires sur le taux de change

Introduction

La relation entre le cours de change et les variations des variables endogènes, comme les prix nominal et relatif, le taux d’intérêt, la production, la balance courante, etc. a été traitée dans une variété de modèles. Certains étudient la question dans le cadre de fonctions d’offre et de demande d’actifs et de biens, d’autres dans le cadre d’une maximisation de l’utilité.

L’étude de la transmission internationale des chocs d’offre de monnaie au cours de change n’est pas une tâche facile. En premier lieu, parce que les données disponibles pour le moment sur les variations de change sont insuffisantes. Les régimes de change flottant sont relativement nouveaux, et les séries qui couvrent les périodes de flottement sont courtes. En deuxième lieu, parce que les informations quantifiables sur les anticipations des marchés sont insuffisantes. Les scénarios sur les anticipations fournissent parfois des corrélations empiriques différentes entre les mouvements du taux de change et les variations des autres variables observables.

Les économistes ont concentré leurs efforts sur les faits stylisés de l’entre deux guerres et sur les expériences des taux de change flottants après 1973. Les premières études, portant sur la phase hyper-inflationniste de l’entre deux guerres, se sont concentrées sur le rôle des facteurs monétaires dans la détermination du taux de change (Frenkel, 1976). La période d’après 1973, caractérisée par une inflation plus modérée et deux chocs réels, a conduit à des résultats différents. Parmi les résultats de ces modèles, on trouve une forte corrélation entre les variations du taux de change et les variations des termes de l’échange, une forte variabilité des taux de change par rapport aux niveaux de prix, et des variations parfois dans le même sens, parfois dans l’autre, entre les taux de change et la balance courante.

Une distinction importante doit être faite entre les causes intrinsèques et extrinsèques des dynamiques économiques. Une source intrinsèque provoque un mouvement même si l’on prévoit que l’ensemble des variables exogènes qui affectent l’économie vont rester constantes. En revanche, un modèle extrinsèque est exclusivement associé aux évolutions actuelles ou anticipées des variables exogènes. Ainsi, un système avec une dynamique extrinsèque seulement est stationnaire en l’absence de chocs externes.

L’effet des chocs monétaires sur les taux de change est un sujet très controversé et constamment étudié dans la nouvelle macroéconomie en économie ouverte. Au cours de la rédaction de cette thèse et durant les différentes étapes de la préparation de ce travail de recherche, les publications sur le sujet n’ont cessé de paraître. Toutefois, le travail de Stockman et Obstfeld (1985) est toujours le trait marquant dans la littérature de la transmission internationale des chocs monétaires au taux de change en PCP. A son tour, le modèle de Betts et Devereux (1996) expose convenablement les effets des chocs d’offre de monnaie sur le taux de change en PtM.

Dans la Section (III) du Chapitre (2), nous développons le pass-through du taux de change et étudions la réaction du cours de change dans différents cas de figure : prix flexibles ou rigides, chocs non-anticipés ou anticipés, information imparfaite, etc. Bien que nous étudions dans cette thèse les effets des chocs monétaires non-anticipés et supposons que les prix sont préétablis et rigides à court terme, l’étude des autres hypothèses (flexibilité des prix, chocs anticipés, etc.) a lieu par souci de complémentarité et permet de couvrir les différents aspects de la transmission internationale des chocs monétaires au taux de change.