1. Le pass-through du taux de change

La littérature économique attribue les fortes variations du taux de change « nominal » à deux mécanismes. Le premier est la discrimination de prix qui rend caduque la loi du prix unique (Betts et Devereux, 1996). Le deuxième est la présence de biens non-échangeables (Hau, 2000) 278 . Pour Krugman (1989), la forte volatilité du taux de change « réel » est due à la faible réaction des prix à l’exportation et de l’investissement aux variations du taux de change.

La littérature du pass-through attribue la répercussion des variations de change sur les prix au comportement stratégique des entreprises (PtM). Mais cette explication n’est pas la seule qui puisse être fournie pour le pass-through incomplet.

Cette partie est très largement inspirée de l’article de Sabiston (2001), dans lequel l’auteur survole la nouvelle documentation théorique et empirique du pass-through. Pour Sabiston, « le taux de change flottant n’a pas joué son rôle prévu d’équilibrage ; les balances commerciales des principales nations impliquées dans le commerce n’ont tout simplement pas répondu, selon les attentes, aux appréciations et dépréciations de la monnaie » 279 . La répercussion incomplète des variations de change sur les prix est due à plusieurs raisons. Le pass-through partiel ne suffit pas pour déduire qu’il existe un comportement de PtM.

Dans cette partie, nous étudions la problématique du pass-through du taux de change, les effets permanents des fluctuations de change, la majoration, l’ajustement des coûts, et les barrières institutionnelles.

Notes
278.

Hairault et Sopraseuth (2003) montrent que ces deux effets sont interdépendants. Pour eux, la discrimination de prix accroît la volatilité du taux de change nominal suite à un choc monétaire. De même, la présence de biens non-échangeables amplifie la réponse du taux de change au choc monétaire quand la loi du prix unique est vérifiée pour une part importante de l’économie. Cependant, la discrimination de prix joue un rôle plus important que la présence de biens non-échangeables dans la forte volatilité du taux de change.

279.

Sabiston (2001), page 1.