1.5. Les barrières institutionnelles

Certains économistes ont avancé l’idée selon laquelle les barrières institutionnelles provoquent le pass-through incomplet. Les avocats de cette théorie ignorent la concurrence imparfaite ou le déplacement inter-temporel des profits. Pour eux, la sous-estimation des cadres institutionnels entre les partenaires d’échange omet un facteur important explicatif de la répercussion incomplète des variations de change. Les deux causes institutionnelles les plus souvent citées dans la littérature sont les barrières non tarifaires et les stratégies des sociétés multinationales.

Pour Bhagwati (1988), « les exportateurs reçoivent une prime pour les produits qui sont restreints par les barrières non tarifaires » 298 . Ainsi, lorsque la quantité associée à la restriction volontaire d’exportations est définitive, l’augmentation du taux de change dans le pays de l’acheteur donne une prime plus basse pour les exportateurs au lieu des prix plus élevés.

Les stratégies des sociétés multinationales permettent quant à elles de réduire les risques associés à l’incertitude et aux chocs défavorables dans un environnement où les taux de change sont volatils. Ces stratégies sont, selon Menon (1993), au nombre de trois. En premier lieu, les taux de change « internes » mis en place pour les transactions intra-sociétés, qui permettent aux filiales dans des pays étrangers de protéger leurs prix des fluctuations « externes » des taux de change. En deuxième lieu, les arrangements internes de crédit avec les filiales, en accordant à celles-ci des échéances de remboursements correspondants avec des taux de change favorables. En troisième lieu, le choix des monnaies utilisées pour les transactions inter-sociétés.

Notes
298.

Sabiston (2001), page 25.