2.2. Les effets des chocs monétaires sur le taux de change en prix rigides

La sur-réaction (Dornbusch, 1976) est une représentation classique des effets des chocs monétaires sur le taux de change en prix rigides. Pour Stockman et Obstfled, (1985), le taux de change augmente sensiblement, avant de diminuer légèrement par la suite. Kim et Roubini (2000) montrent que, suite à une contraction monétaire américaine, le dollar se déprécie légèrement, avant de sur-réagir en s’appréciant. Jang et Ogaki (2001) étudient les effets des chocs monétaires américains sur le taux de change dollar/yen, et trouvent que le cours de change sur-réagit quelle que soit la méthode de calcul adoptée.

Cependant, la sur-réaction ne fait pas l’unanimité. Obstfeld et Rogoff (1995) montrent que le taux de change s’ajuste instantanément à sa valeur d’équilibre.

La question du sur-ajustement du taux de change n’a cessé de faire couler de l’encre. Eichenbaum et Evans (1995) montrent, qu’en réponse à une contraction monétaire américaine, le cours du dollar sur-réagit avec un retard d’ajustement de 2 à 3 ans par rapport aux principales monnaies (le yen, le mark, la livre italienne, le franc français, la livre sterling). Evans (1994) aboutit à un résultat similaire et montre que le dollar américain sur-réagit avec un retard d’ajustement de 2 à 3 ans par rapport au yen et au mark. A son tour, Lewis (1995) montre que le dollar continue à sur-réagir par rapport au mark et au yen, et ce cinq mois après le choc monétaire américain. Jang et Ogaki (2001) montrent que, suite à une contraction monétaire américaine, le taux de change sur-réagit après le choc avec un retard d’ajustement de 5 ans.

Le retard d’ajustement du taux de change est contesté par Kalyvitis et Michaelides (2000), qui étudient les effets d’une contraction monétaire US et montrent que le dollar américain s’apprécie pendant à peu près trois mois après le choc, « mais que cette appréciation est instantanée et non retardée » 312 . Leur résultat s’applique aux principales monnaies, à l’exception du pound qui se déprécie par rapport au dollar pendant un an. Le résultat de Kalyvitis et Michaelides est similaire à celui de Dornbusch (1976). De même, Faust et Rogers (2002) montrent que l’hypothèse du retard d’ajustement du taux de change nominal, qui suppose que les taux d’intérêt étrangers ne réagissent pas aux chocs monétaires américains, disparaît dès qu’une réponse, même minime, des taux d’intérêt étrangers se produit.

Les modèles avec prix rigides offrent une vision claire des frictions du marché, mais ne prennent pas en considération les autres caractéristiques retardant l’ajustement des prix, comme les contrats, les asymétries informationnelles et le PtM. Dans la première partie, nous délaissons les hypothèses de parfaite flexibilité des prix et d’information complète, et étudions la rigidité des prix, les contrats, et l’information imparfaite. Dans la deuxième partie, nous étudions le PtM.

Notes
312.

Kalyvitis et Michaelides (2000), page 6.