Chapitre (3) : Les effets des chocs monétaires américains sur le Liban

Introduction au Chapitre (3)

Dans les deux premiers Chapitres, nous avons étudié la transmission internationale des chocs monétaires dans la littérature. Dans ce troisième Chapitre, nous allons étudier la transmission internationale des chocs monétaires à l’économie libanaise. Développé dans l’esprit des deux premiers Chapitres et à l’aide des mêmes outils de réflexion, le Chapitre (3) traite le cas très complexe du Liban, économie ouverte située dans un environnement régional instable et incertain.

En plus de son aspect scientifique, le Chapitre (3) fournit une documentation riche sur l’état de l’économie libanaise, notamment dans les années 1960. Il permet d’expliquer l’un des épisodes les plus questionnés de l’avant guerre, celui de la crise de liquidité de 1966 et de la faillite de la Banque Intra, deux évènements ancrés dans la mémoire collective des Libanais sans qu’aucune réponse ne soit donnée jusqu’à maintenant (en dehors de l’explication selon laquelle la crise de liquidité est due à la faillite de la Banque Intra).

Se plaçant dans l’esprit général de la thèse, nous nous concentrons dans le Chapitre (3) sur les effets des chocs monétaires tels que nous les avons définis dans le Chapitre (1) (exogènes, non-anticipés, provenant de la quantité de monnaie, etc.) Nous nous plaçons également dans le cadre de la « nouvelle économie keynésienne », en acceptant le fait que les prix des biens et services sont prédéterminés et par conséquent rigides à court terme. Nous couvrons également les deux principaux cas de figure étudiés dans la littérature et examinés dans les deux premiers Chapitres : la vente dans la monnaie du pays du vendeur (PCP) et la vente dans la monnaie du pays de l’acheteur (PtM).

Afin d’effectuer notre travail, nous avons étudié les méthodes d’identification des chocs monétaires et relevé deux chocs américains d’une importance extrême : l’un a eu lieu avant la guerre du Liban en 1975 (mai 1966) et l’autre après la fin de la guerre en 1991 (janvier 2001). Ces deux chocs tirent leur importance de la nature de l’environnement dans lequel ils opèrent (le premier en PCP, le second en PtM) et des régimes de change qui les conditionnent (change flottant pour le premier, change fixe pour le second). Nous reviendrons plus en détail sur ces deux chocs dans les Sections suivantes.

Le troisième Chapitre étudie les points suivants :

  • L’approche économétrique :

Nous partons d’un modèle de l’économie libanaise pour tenter de répondre à la question de l’influence des conditions monétaires nationales et internationales sur l’économie libanaise. La modélisation des chocs et le comportement dynamique de notre modèle devraient nous aider à répondre à cette attente. Nous commençons la Section par un modèle VaR du Liban. Nous étudions ensuite l’influence des chocs structurels.

  • L’identification des chocs monétaires américains :

L’identification des chocs monétaires pose certaines difficultés, notamment au niveau du procédé à suivre pour les identifier. Nous commençons la deuxième Section par la méthode d’identification et par l’actualisation de la liste des chocs. Nous étudions en deuxième lieu le choc du crédit bancaire US de mai 1966. Nous étudions en dernier lieu le choc monétaire américain de janvier 2003, en développant le lien entre la dollarisation, le régime de change fixe et le pass-through partiel, donnant lieu au pricing-to-market du côté des importations libanaises.

  • La transmission des chocs à l’économie libanaise :

La troisième Section du Chapitre (3) est riche de données et d’analyses. Elle est, à notre connaissance, la première tentative d’analyse de la transmission internationale des chocs monétaires US à l’économie libanaise. Dans cette partie, nous étudions successivement : l’économie libanaise avant 1975 et après 1991, la transmission internationale du choc de 1966 à l’économie libanaise, la transmission internationale du choc de 2001 à l’économie libanaise.