1. Un modèle VaR du Liban

Nous allons utiliser les travaux récents de l’économétrie des séries non stationnaires appropriés à une telle situation, en particulier l’approche développée par Johansen (1995), Amisano et Giannini (1997) et surtout Johansen, Mosconi et Nielsen (2001). La théorie de la co-intégration multivariée 343 , dans le cadre des modèles auto-régressifs vectoriels (VaR) qu’ils proposent, devraient nous permettre à la fois de déterminer un modèle pertinent sans perte d’information (variables de niveau) et de tester différentes hypothèses structurelles grâce au recours systématique à la méthode du maximum de vraisemblance qui se révèle particulièrement adaptée à cet objet.

Le modèle de base est un VaR à (p = 4 + 1) dimensions, dont la forme structurelle peut s’écrire de manière très condensée (en ignorant les termes constants) :

A(L)xt = But (1)

Où A(L) est une matrice polynomiale dans l'opérateur de retard (L), (B) est une matrice diagonale, (xt) est un vecteur de variables stochastiques tel que [x’t = (extyt imtipctit)] dont on trouvera plus loin la présentation détaillée, (ut) est un vecteur de chocs structurels orthogonaux de même dimension, avec la matrice diagonale [var (ut) = Λ].

La forme réduite, avec des erreurs suivant une distribution de Gauss, est la suivante :

xt = A1 xt–1 + … + Ak xt–k + μ + ψDt + et (2)

Avec (t = 1, …, T), (k) est le nombre de retards, (et) est un terme d’erreur niid (0, ∑), et (Dt) est un vecteur de variables non stochastiques (coefficients saisonniers, trend temporel, variables auxiliaires) ou de variables stochastiques exclues de l’espace de co-intégration (variables inclues dans la dynamique de court terme, mais pas dans l’espace de co-intégration). Pour simplifier, nous ne retiendrons que le trend temporel (1) et une constante (ut). Les matrices (A) contiennent les coefficients.

Conformément au théorème de représentation de Engle et Granger (1987), le modèle précédent peut être reformulé dans une version à correction d’erreur (VECM) :

∆xt = Г1 ∆xt–1 + … + Гk–1 ∆xt–k+1 + ∏xt–1 + μ+ ψDt + et (3)

Les matrices (Г) et (∏) contiennent les coefficients ; les premières concernent les relations de court terme qui sont stationnaires, les secondes concernent les relations de long terme qui ne le sont pas. Afin de rendre [I(0)] le produit [xt–1], de manière homogène avec les autres termes, alors que [xt-1] est [I(1)], nous introduisons l’hypothèse de co-intégration.

Notes
343.

Pour une vision complète, le lecteur est renvoyé à l’ouvrage de Johansen (1995), ainsi qu’à celui d’Amisano et Giannini (1997). On trouvera une présentation en français chez Lardic et Mignon (2002).