2.4. Les effets du choc monétaire américain sur le taux de change livre libanaise – dollar américain

Nous avons supposé, tout au long de cette thèse, que le taux de change varie à long terme proportionnellement à l’accroissement (ou diminution) du stock de monnaie. Mais s’il existe un quasi-consensus en finance internationale sur la réaction du taux de change en longue période, la question est plus complexe à court terme. La problématique ne porte pas sur le sens de variation du taux de change (tout le monde est d’accord sur le fait que la monnaie s’apprécie suite à un choc monétaire restrictif, et qu’elle se déprécie suite à un choc expansionniste), mais plutôt sur le mécanisme d’ajustement du change au choc monétaire domestique ou étranger. Ainsi, en cas de prix rigides, de change flottant et de PCP, la littérature fait part de trois situations possibles en courte période. D’après l’école de Dornbusch, le taux de change sur-réagit et retourne graduellement à son niveau de long terme. Selon une deuxième école (Eichenbaum, Evans, Lewis, etc.), le taux de change sur-réagit, mais avec un retard d’ajustement variable. D’après l’école d’Obstfeld et Rogoff, le taux de change s’ajuste instantanément à sa valeur en longue période sans sur-réaction. Qu’en est-il du cas libanais suite au choc US de mai 1966 ?