3.2. Les effets du choc monétaire américain sur le revenu national au Liban

Début 2001, l’économie libanaise était belle et bien en récession. En 2000, le taux de croissance s’est élevé à 0%, et tous les pronostics indiquaient une contraction accrue en 2001.

La baisse de l’activité économique en 2000 n’était pas occasionnelle. Il s’agissait, au contraire, d’une étape dans une phase continue de contractions dans le revenu national. Ainsi, le taux de croissance réel du PIB baissa de 12,3% en 1993 à 8% en 1994. Il atteignit 6,5% en 1995, 4% en 1996 et 1997, 3% en 1998, 1% en 1999 et 0% en 2000.

Parmi les secteurs de l’économie libanaise, seule l’activité bancaire a enregistré quelque amélioration en 2000. Le bilan consolidé des banques commerciales a augmenté de 11,35%, en passant de 40,43 milliards de dollars en 1999 à 45,02 milliards fin 2000. Les actifs du secteur bancaire ont enregistré une hausse de 4,59 milliards de dollars en 2000 (contre 3,94 milliards en 1999), soit une augmentation de 16,5%. En revanche, sur les 3,70 milliards de dollars de nouveaux dépôts, la part des crédits accordés n’a pas dépassé les 18% (41% en 1999). Mais si les dépôts et crédits bancaires ont augmenté, contrairement à la situation des autres secteurs de l’économie, le résultat net consolidé du secteur bancaire a diminué de 20% en 2000 par rapport à 1999. Le rendement moyen de l’actif bancaire (« résultat/moyenne des actifs ») s’est élevé à 13% en 2000 (contre 15,6% en 1999).

A côté de la baisse annuelle et continue dans le revenu national, la dette publique continuait à augmenter comme nous avons déjà vu. Le taux de croissance de l’endettement public était également en hausse, malgré les efforts du Premier ministre, M. Hoss, et du ministre des finances, M. Corm, pour réduire la dette globale du pays par l’intermédiaire d’un plan de redressement quinquennal qui n’a jamais vu le jour. Si nous ajoutons à cela la baisse du prix du pétrole, le déficit budgétaire permanent depuis des années et les sorties de capitaux, ainsi que la baisse des investissements et le manque de confiance dans l’économie, rien ne laissait entendre que le revenu national augmenterait en 2001 (n’oublions pas que 23 mois nous séparaient encore de la conférence Paris II, qui a eu lieu en novembre 2002).