Les perspectives

Il serait intéressant de poursuivre les recherches théoriques et empiriques sur la transmission internationale des chocs monétaires, et en particulier :

• De développer le rôle des régimes de production (capacité saturée, contrainte de liquidité, sous consommation), en l’étendant aux cas de vente dans la monnaie du pays du vendeur (PCP) et de vente dans la monnaie du pays de l’acheteur (PtM).
• De préciser davantage les « chocs monétaires » et de réexaminer les résultats de Friedman et Schwartz (1963) et de Romer et Romer (1989, 1994, 1997, 2000, 2002, 2003, 2004) à la lumière du nouveau cadre en vue d’établir une liste des chocs monétaires américains. Ce travail permettra aux chercheurs d’étudier les effets des chocs US sur tous les pays du monde durant les 150 dernières années. Cela leur permettra également de généraliser les études concrètes de situations réelles pour ne pas se contenter des simples simulations à base économétrique.
• D’étudier les effets de tous les chocs monétaires américains des quarante dernières années sur le Liban et d’apporter des éléments de réflexion quant au meilleur régime de change à adopter.
• De mesurer le pourcentage et le nombre de firmes libanaises adoptant le PtM et d’étudier les effets des modes de tarification intérieure sur les résultats estompés par les autorités monétaires quand elles prennent des décisions en matière de change et de taux d’intérêt. En d’autres termes, il faut répondre à la question suivante : le PtM est-il une entrave à la poursuite des objectifs monétaires et économiques du Liban ?
• D’incorporer et de paramétrer la taille des économies, expansionniste et réceptrice, en cas d’asymétrie dans les modes de fixation des prix. La transmission internationale d’un choc monétaire US au Japon n’est pas nécessairement la même dans le cas du Liban : les exportations constituent une grande partie du PIB du Japon mais ne rentrent que légèrement dans le PIB libanais ; les importations du Japon sont destinées à la production et l’exportation alors que les importations libanaises servent à la consommation, etc.

Durant les 40 dernières années, la question de la transmission internationale des chocs monétaires n’a cessé d’influencer les milieux académiques et politiques. Cependant, les grandes ruptures dans la compréhension de cette question n’ont pas été nombreuses (l’économie ouverte, l’offre et les anticipations rationnelles, les aspects microéconomiques, le PtM). Dans cette thèse, nous avons essayé de comprendre les effets des chocs monétaires, notamment US, sur les autres pays, en particulier sur l’économie libanaise.

Dans ce cadre, une question se pose : les choix du Liban en matière de politiques, monétaire et budgétaire, doivent-ils être reformulés pour tenir compte des effets de la transmission internationale des chocs monétaires ?

Mais ceci est une autre histoire !