2.1. La modélisation

La modélisation a été l’objet de nombreux travaux en didactique : Chomat et al. (1988, 1992), Lemeignan et Weil-Barais (1988), Méheut et Chomat (1990), Martinand (1992, 2002), Gilbert et Boulter (1998). Nous avons choisi de retenir l’approche développée par Tiberghien (1994), puisqu’elle correspond à celle utilisée dans la construction de la séquence d’enseignement pour laquelle nous souhaitons développer des outils d’évaluation.

La modélisation est centrale en physique où la construction du sens des concepts nécessite des liens entre d’un côté ce qui relève du monde des objets et des évènements (observables dans la situation matérielle) et de l’autre ce qui relève du monde du modèle (Tiberghien, 1994). Cette approche par la modélisation permet à la fois d’analyser le savoir en jeu et la compréhension par l’élève de ce savoir (Tiberghien, 2000).

Quand un apprenant interprète ou prédit une situation matérielle, il construit un « modèle » de la situation qui dépend de son point de vue. Cela implique la sélection des objets et des évènements qui lui semblent pertinents (Tiberghien, 1994). La perspective de la modélisation permet d’interpréter certaines difficultés des élèves en termes de difficultés à établir des liens entre le monde des objets et des évènements et le monde de la théorie et du modèle.

Nous considérons la capacité de l’élève à passer d’un monde à l’autre (c’est-à-dire du monde des objets et des évènements au monde de la théorie et du modèle et inversement) comme un des indicateurs de sa compréhension conceptuelle.