De nombreux travaux de recherches se sont penchés sur l’élaboration de séquences d’enseignement et sur la validation de ces séquences (Viennot et Rainson, 1999 ; Leach et Scott, 2002 ; Buty et al., 2004 ; Méheut, 2004 ; Méheut et Psillos, 2004). Même si, pour certaines de ces séquences, des évaluations des acquis des élèves ont été effectuées (sous la forme de pré-test et post-test par exemple), il n’y a pas à notre connaissance des ingénieries prenant en compte l’évaluation par l’enseignant. Les tests évaluant les acquis des élèves utilisés par le chercheur ne s’intègrent pas à l’évaluation pratiquée en classe. L’enseignant utilise donc une séquence issue de travaux didactiques, présentant le plus souvent de nombreuses innovations, mais doit faire appel à des outils d’évaluations « traditionnels », loin de toutes les théories prises en compte pour la construction de la séquence. On ne peut que regretter cette absence de prise en compte de l’évaluation dans le développement des séquences car comme le souligne Feldmann et Chevallard (1986) l’évaluation est un aspect déterminant du processus didactique :
‘« lorsque… le didacticien tente de pénétrer dans l’histoire d’une classe, il doit se rendre à l’évidence : les faits d’évaluation qu’il peut alors y observer ne sont pas simplement un existant contingent, un mal nécessaire que l’on pourrait ignorer, mais bien l’un des aspects déterminants du processus didactique – qui règle et régule tout à la fois les comportements de l’enseignant comme l’apprentissage des élèves. » (cité par Bodin, 1997, p.53)’Nous pensons qu’il est important de pouvoir fournir aux enseignants des outils d’évaluation adaptés aux séquences développées, en utilisant les mêmes cadres théoriques de développement. Nous pouvons pour cela nous inspirer des méthodes d’évaluation utilisées par les chercheurs.