4. Des tests pour les évaluations internationales

Nous exposons ici un autre type de test, développé dans le cas d’une enquête internationale : PISA.

Les pays membres de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques), tels que l’Allemagne, le Canada, la Corée, les Etats-Unis, La France, le Japon ou encore le Mexique, ont voulu étudier les résultats de leurs systèmes éducatifs en termes d’acquis des élèves. Le Programme International de l’OCDE pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) a ainsi été créé en 1987. Des experts scientifiques (et en particulier des chercheurs en didactique) des différents pays se sont regroupés pour mettre au point des instruments d’évaluation, en veillant à la validité de ces instruments sur le plan international (prise en compte du contexte culturel et éducatif des différentes pays). Différents domaines d’acquisition sont évalués par ces instruments (principalement la compréhension de l’écrit, la culture mathématique et la culture scientifique) afin de déterminer si les élèves de 15 ans des différents pays sont « préparés à relever les défis de nos sociétés modernes alors qu’ils arrivent au terme de leur scolarité obligatoire ». Les tests se présentent sous la forme de tests papier-crayon de deux heures. Ils comprennent des items à choix multiples et des questions qui demandent aux élèves de construire leur propre réponse. Un extrait de texte décrivant une situation de la vie réelle est toujours associé aux questions. Les évaluations ont lieu tous les trois ans (2000, 2003, 2006), permettant ainsi d’obtenir une évolution des résultats au fil du temps et de varier le « domaine majeur d’évaluation ». L’évaluation de 2006 sera ainsi centrée sur la culture scientifique, à laquelle deux tiers du temps de test seront consacrés. Pour l’évaluation 2003, voici comment était définie la culture scientifique :

‘« La culture scientifique est la capacité d’utiliser des connaissances scientifiques pour identifier les questions auxquelles la science peut apporter une réponse et pour tirer des conclusions fondées sur des faits, en vue de comprendre le monde naturel ainsi que les changements qui y sont apportés par l’activité humaine et de contribuer à prendre des décisions à leur propos. » (OCDE, 2003, p.147)’

On voit dans cette citation que l’objectif de PISA n’est pas de voir si les élèves de 15 ans sont capables de restituer les connaissances au programme mais plutôt de vérifier que ces élèves peuvent utiliser leurs connaissances scientifiques pour analyser les problèmes de société.

Pour 2003, l’évaluation de la culture scientifique s’articule autour de trois aspects : les connaissances ou concepts scientifiques (qu’on évalue en les faisant appliquer à des domaines spécifiques), les processus scientifiques (ensemble de savoirs et savoir-faire nécessaires pour recueillir et interpréter les faits) et les situations ou contextes scientifiques dans lesquels les connaissances et les processus sont appliqués. Ces aspects sont étudiés séparément mais sont systématiquement associés dans l’évaluation.

Parmi les thèmes scientifiques majeurs de l’évaluation 2003 de la culture scientifique figure le thème « Forces et mouvement  (forces d’équilibre et de déséquilibre, vitesse, accélération, inertie) ». Les processus scientifiques sont les suivants : décrire, expliquer et prédire des phénomènes scientifiques ; comprendre les investigations scientifiques ; interpréter des faits et des conclusions scientifiques. Voici quelques exemples de champs d’application : santé, maladie et alimentation ; pollution ; utilisation de l’énergie ; transport.

L’objectif de nos outils d’évaluation n’est évidemment pas la culture scientifique mais il est intéressant de voir quelles connaissances sont considérées comme pertinentes pour ce genre d’évaluation et la façon dont elles sont présentées.