5.2.1. En relation avec la modélisation

‘« Prenons l’exemple d’un objet posé sur une table et pensons à la distance qui sépare cette situation familière, qui relève de l’évidence, de la façon dont on la modélise en classes de seconde et de première. L’objet est modélisé par un point et les actions de la Terre et de la table, supposées de même intensité sont représentées par des vecteurs. Si on ne prend pas le temps d’expliciter les raisons pour lesquelles la physique procède ainsi, si on n’aide pas l’élève à prendre conscience de ce qu’on perd et de ce qu’on gagne à reconstruire la situation et à la modéliser de cette façon, on a toutes les chances de le déconcerter. Il peut d’autant plus être dérouté que le professeur présente comme allant de soi cette façon de rendre compte de la situation. » (Gaidioz et Tiberghien, 2003, p.73)’

A partir d’une telle analyse de l’enseignement et de la physique, on comprend pourquoi une attention particulière est portée aux phénomènes de modélisation. Nous reprenons l’hypothèse que la compréhension des concepts de la physique, et en particulier ceux de mécanique, nécessite la construction de liens entre les éléments qui relèvent du monde matériel, des objets et des évènements, et des éléments de modélisation utilisés par les physiciens (Buty et al., 2004).

Nous avons choisi de ne pas poser des questions explicites sur les processus de modélisation aux élèves car nous pensons que ce genre de questions seraient trop loin des formes traditionnelles d’évaluation et qu’il est important pour nous de produire des outils fonctionnels pour l’enseignant. Cependant, le travail de Toix (2004) nous permet de voir le sens que peut avoir le modèle chez des élèves de seconde ayant suivi la séquence de mécanique Outils.

Nous prenons l’hypothèse de modélisation comme un outil dans la construction de nos tests afin de varier la nature des questions. Nous vérifions que nos questions demandent aux élèves de passer du monde matériel au modèle et inversement. Nous nous assurons aussi que les liens entre éléments d’un même monde sont correctement effectués.

Du point de vue de la formulation des questions, il est important de bien vérifier qu’il n’y a pas "confusion" entre les deux mondes à l’intérieur d’une même proposition (par exemple la question « Quelle force fait tomber la feuille ? » mélange d’une part la force, élément du modèle, et d’autre part un évènement perceptible « la feuille qui tombe »).