5.3. Cohérence

En partant du constat que seule la performance de l’élève dans une situation donnée (situation matérielle proposée dans l’exercice) est évaluée et que nous souhaitons inférer sur les connaissances de l’élève, nous avons fait le choix de poser plusieurs fois le même type de questions, faisant a priori appel à de mêmes connaissances, afin de vérifier le taux de réussite des élèves sur l’ensemble de ces questions.

Ainsi si l’élève manifeste dans toutes les situations des performances conformes à la physique enseignée, on pourra faire l’hypothèse qu’il a les connaissances correspondantes d’une manière générale. De même si l’élève manifeste des performances qui sont toujours incorrectes au regard de la physique enseignée, on pourra inférer que l’élève n’a pas les connaissances. Dans le cas intermédiaire d’un mélange de type de performance relativement à la physique enseignée (conforme / pas conforme), on conclura que l’élève est en cours d’apprentissage et a un comportement instable dans la mise en œuvre de ces connaissances.

Cet aspect de l’évaluation de la cohérence a été analysée par Savinainen (2004). Nous rappelons que l’auteur a distingué trois types de cohérence correspondant à différentes variations dans les situations :

• la cohérence « représentationnelle » : l’élève peut utiliser correctement différentes représentations d’un même concept et passer d’une représentation à une autre ;
• la cohérence contextuelle : l’élève peut appliquer une concept ou une loi physique dans une variété de situations, familières ou nouvelles ;
• la cohérence inter-conceptuelle : l’élève est capable de faire le lien entre différents concepts.

La cohérence principale que nous abordons correspond à ce que Savinainen appelle la cohérence contextuelle. Cette cohérence est un moyen de voir le degré de maîtrise d’un concept.

La cohérence « représentationnelle » est abordée dans notre travail par l’analyse des questions en termes de registres sémiotiques. La cohérence inter-conceptuelle est en lien avec l’analyse de questions faisant intervenir des liens entre concepts (par exemple les questions mettant en jeu les lois de la mécanique font intervenir le lien entre le concept de mouvement et le concept de force).

Nous rajoutons une quatrième forme de cohérence : la cohérence temporelle : l’élève peut appliquer correctement un concept ou une loi physique à différents moments de l’enseignement. Cette cohérence temporelle est un outil pour construire des tests différents et pour suivre l’évolution des réponses des élèves à propos d’un même concept ou d’une même loi.