1.2.4. Limite de l’unicité de la réponse écrite

Une différence entre l’écrit et l’oral est que la réponse écrite est le résultat d’un choix, qu’elle est unique dans ce qu’elle donne à voir au lecteur. Cela est conforté par les « règles » de l’évaluation qui font que l’élève doit donner une seule réponse. L’oral est au contraire une modalité où le locuteur peut proposer différentes versions de la même idée. Il est donc intéressant d’analyser les entretiens pour comprendre le choix de l’élève lors de l’écriture de sa réponse.

Pendant l’entretien, Anne donne plusieurs explications pour la réponse aux questions (b) et (c) de l’exercice 1. Ces explications cohérentes du point de vue de la physique correspondent à différentes catégories de justifications (réponses écrites à la question (c)). Voici les trois propositions, émises respectivement dans cet ordre, faites par Anne :

Il est donc vraisemblable qu’au moment où elle a répondu à la question par écrit, Anne avait à sa disposition plusieurs explications possibles et a fait ensuite un choix.

C’est la voiture violette qui a la plus grande vitesse car si elle avait eu la même vitesse elles se seraient rencontré à 1m50 de plus la rencontre a lieu a 1m de la ve du départ de la voiture verte et à 2 m du départ de la voiture violette donc la voiture violette a été plus rapide. 

Anne a donc choisi de donner la réponse 3 qu’elle a un peu complétée. Sa réponse écrite ne reprend pas le fait que les deux voitures sont parties en même temps et qu’elles se sont déplacées pendant le même intervalle de temps.

Tout comme Anne, Lucy cumule les explications dans le cas de l’exercice 1 : même départ, distance plus grande puis même départ et même arrêt donc même intervalle de temps et distance plus longue.

Cela illustre le fait que certaines explications écrites incomplètes peuvent être émises par un élève qui a en tête plusieurs explications dont une plus complète. Le problème soulevé ici est le manque d’expertise de l’élève à sélectionner la meilleure explication, en lien avec ses connaissances en mécanique, au moment du passage à l’écriture, du passage de son travail privé à l’élaboration de la trace publique.