3.2.2. Les « élèves faibles »

Parmi les élèves en difficulté interviewés, la plupart ne font pas référence au cours de manière explicite. Ils répondent à l’exercice comme si c’était la première fois qu’ils avaient à traiter ce genre de questions.

Nous avons cependant interviewé une élève (Georgia) qui effectuait des liens avec son cours :

‘« parce que enfin il me semble dans le cours il avait dit que quand il y a deux objets en contact forcément ils exercent une pression l’un sur l’autre » (tdp 14)’ ‘« c’est une force qui ben le sol il attire le palet vers le bas donc c’est vers le bas et puis dans les exercices qu’on a faits en physique c’est toujours vers le bas » (tdp 368) «  dans les exercices y avait toujours une force vers le bas » (tdp 374)’ ‘« on a fait plein de trucs avec le pendant que la balle est en train de monter et je sais que ça augmentait donc j’ai appris mais […] je comprenais pas pourquoi ça augmente toujours «  (tdp 600 et 602)’

Toutes ces références sont des références à des « pratiques » de cours, c’est-à-dire des invariants observés par l’élève dans le cours mais pas explicités par l’enseignant. Dans le premier cas, l’élève se rappelle un élément pertinent et correct du cours pour répondre aux questions. Par contre, dans l’exemple suivant, elle attribue probablement ce que l’enseignant a dit à propos de la force exercée par la Terre à la force exercée par le sol. Dans le dernier exemple, elle pense avoir entendu quelque chose en classe (l’enseignant n’a probablement pas dit cela). Ce qui est intéressant ici est qu’elle a choisi d’appliquer cette « pratique » même si celle-ci est contraire à sa compréhension.

Nous avions noté dans l’étude préalable qu’un élève en difficulté ne faisait pas le lien avec l’exercice du cours le plus pertinent. Nous avons ici le cas de Charlotte qui fait référence à un exercice précis dans le cours mais qui n’est pas très pertinent pour répondre à l’exercice posé en devoir (dans le cas de l’exercice 4 du test 2 où les élèves devaient faire les diagrammes système interaction pour les différentes phases d’un penalty) :

‘« ah si c’était euh c’était c’était quoi qui m’est venu c’est les en fait c’est les interactions qui m’ont qui me sont venues direct à l’esprit je sais pas pourquoi parce que ça m’a fait penser au à une à je sais plus c’était un exercice sur quoi […] hm qu’on avait fait en en TP je crois et euh et ouais ça m’avait fait pensé à ça […] c’était euh c’était un motard […] avec euh y avait l’air il était sur sa moto et il roulait » (tdp 166, 168, 170 et 172)’

Parmi les activités faites en classe, l’analyse des phases du mouvement du médecine-ball nous apparaît beaucoup plus appropriée puisqu’il s’agit d’un objet lancé pour lequel on s’intéresse au moment où il est lancé, au moment où il se déplace dans les airs et au moment où il est rattrapé.