3.4.2. Degré de certitude et choix d’écrire ou non sa réponse

De manière générale, les élèves écrivent parfois des réponses dont ils ne sont pas sûrs.

Georgia (élève en difficulté) énoncé une règle qu’on pourrait ainsi formuler : « il vaut mieux écrire quelque chose que de ne rien écrire même si on est pas sûr de sa réponse ».

‘« je sais pas enfin j’ai marqué parce que je me suis dit il vaut mieux marquer quelque chose que rien mais » (tdp 122) « à la fois fallait bien que je mette quelque chose » (tdp 172)’

Cependant, elle n’a pas écrit de réponse pour la question 6 de l’exercice 1. Quand on lui demande pourquoi voilà ce qu’elle répond :

‘« parce que je sais pas là j’étais vraiment pas sûre » « j’avais peur de mettre quelque chose de complètement une bêtise quand même » (tdp 124 et 128)’

Cela est donc en lien avec la notion de ce qui peut devenir « public ». On peut écrire une réponse dont on n’est pas sûr à condition que cette réponse nous paraisse raisonnable.

On retrouve des éléments moins explicites chez les autres élèves :

‘« non c’était un peu pour remplir » (Claire, tdp 300)’

‘« j’ai mis au hasard » (Arthur, tdp 148)’

On peut noter aussi une différence entre les questions ouvertes et les questions fermées. Il est en effet plus facile de donner au hasard une réponse pour une question fermée alors qu’il faut au moins avoir une idée de réponse pour les questions ouvertes. C’est par exemple le cas des justifications.

‘« mais je savais pas bien pourquoi c’est pour ça que j’ai pas justifié » (Louise, tdp 94)’

Enfin, pour le même type de question et pour le même élève, on voit que les conditions qui guident le choix d’écrire peuvent varier dans le temps. Par exemple, dans le cas de Roland, le fait d’indiquer ou non une force pour laquelle il hésite semble instable :

Roland choisit donc dans le premier cas de ne pas indiquer la force exercée par l’air mais choisit d’écrire les forces exercées par le joueur en plus des forces exercées sur le joueur.

On voit donc que le choix d’écrire ou non sa réponse, de la rendre publique ou de la garder privée, est le résultat d’une négociation interne prenant en compte le degré de certitude de l’élève, l’idée qu’il se fait des exigences du correcteur et d’une stratégie de gestion du risque.