Nous avons vu que toute une série d’éléments avaient une influence sur la façon dont l’élève répondait aux questions en situation de devoir surveillé. Ces différents éléments peuvent modifier ce qui est donné à voir à l’enseignant et qui sera utilisé comme un indicateur de compréhension. On peut distinguer deux grands types d’éléments qui vont « interférer » avec la compréhension : certains sont directement liés à la compréhension (représentation du problème, certitude face à la réponse) alors que d’autres sont plus indépendants (contrainte de temps, « forme du jour », mauvaise lecture de l’énoncé…). Il nous semble qu’il s’agit d’un continuum dans lequel la compréhension va prendre plus ou moins d’importance. Il est par exemple évident que la compréhension des concepts en jeu dans l’énoncé, ainsi que celle des « structures profondes » du savoir en jeu, va jouer un rôle déterminant dans la représentation du problème. On pourrait penser qu’au contraire la compréhension n’est pas liée à la contrainte de temps. Cependant, les tests sont faits pour qu’un élève ayant plutôt bien compris l’ensemble des concepts mis en jeu ait le temps de répondre à toutes les questions. La durée devient alors une véritable contrainte pour des élèves ayant des difficultés de compréhension ou une compréhension partielle. Nous pensons qu’aucune évaluation ne peut éviter ces interférences, quelle que soit la modalité (évaluation écrite, orale ou expérimentale), mais qu’il est important d’être conscient des limites de l’évaluation pour ne pas sur-interpréter les indicateurs.
Nous avons distingué différentes influences mais notre analyse a montré qu’il était difficile de les identifier indépendamment les unes des autres. Elles semblent participer de façon non négligeable à la réussite ou à l’échec de l’élève. Nous avons notamment observé chez deux élèves (deux filles qu’on pourrait qualifier de « bonnes élèves scolaires ») la maîtrise des règles de fonctionnement de ce genre de situation. Ceci semble représenter un véritable avantage pour rendre publique leur compréhension. Au contraire, certains élèves en difficulté, qui ne semblent pas maîtriser ces règles, perdent beaucoup d’énergie à « redécouvrir » voire à « reconstruire » le savoir ou les stratégies.