1.2.2. Le changement technologique hors du cadre néoclassique

Comme on le sait, dans la théorie néoclassique, le progrès technique est pensé dans le contexte d’une fonction de production, qui indique les combinaisons possibles de facteurs de production pour obtenir le maximum de produit. Il y a beaucoup de critiques adverses à cette théorie, que nous n’allons pas approfondir, et qui passent par la difficulté de l’introduction des économies d’échelles et de mesures de facteurs de production.

On peut synthétiser quelques caractéristiques significatives du changement technologique dans la théorie économique standard, à savoir :

Comme la théorie néoclassique postule la parfaite flexibilité du stock de capital, cela implique une conception de changement technologique incorporée, ce qui fait que le processus d’investissement est vu comme un acte simplement monétaire, totalement isolé des biens physiques du capital.

Cette incapacité à réfléchir sur le progrès technique devient clairement évidente dans les dernières années, à cause des transformations technologiques, de plus en plus grandes et rapides.

Ainsi, la théorie néoclassique, en se basant sur l’analyse statique du choix de techniques et la substitution de facteurs, finit par traiter le changement technologique comme une « boite noire » et par considérer un ensemble d’hypothèses simplifiées au sujet de celle-ci (Rosenberg, 1982).

Cela a engendré la recherche de théories alternatives, ce qui a amené certains à évaluer différemment l’œuvre de Schumpeter (Sahal, 1981) et à remettre en question, chez d’autres, les fondements sur lesquels se base la théorie néoclassique (voir entre autres l’ouvrage collectif sous la direction de Giovanni Dosi, Technical Change and Economic Theory, 1988).