1.4. Les facteurs déterminants du changement technologique

Comme nous l’avons déjà noté, le changement technologique a un caractère plus ou moins aléatoire. Beaucoup d’innovations radicales émergent des découvertes, souvent faites par hasard (Freeman et Soete, 1977). L’approche généralement la plus citée, concernant les facteurs déterminants du progrès technique est synthétisé par Dosi (1984). Dans cette perspective, il existe deux manières traditionnelles de décrire les éléments déterminants d’un changement technologique. La première est liée aux théories « demand-pull » (qui regroupent comme éléments déterminants fondamentaux, les forces de marché) ; la deuxième concerne les théories « technology-push » qui inspirent ceux qui considèrent la technologie comme un phénomène autonome. Dans la première hypothèse, le marché a un rôle clef, parce qu’il influence la technologie quant aux changements dans la recherche, dans les prix, dans les coûts et dans les opportunités de profit. D’autre part , il offre des stimulations pour l’innovation et les progrès technologiques.

La deuxième hypothèse s’appuie sur les facteurs sous-jacents à l’innovation, avec le propos de rendre autonomes les progrès dans les sciences pures et dans les technologies et, de manière plus générique, dans le stock global des connaissances.

De cette façon, on peut noter certaines critiques adressées à une version extrême de la perspective « demand-pull » : la première est que cette approche implique une vision réactive et mécanique des changements dans les techniques productives. La deuxième est que cette perspective n’arrive pas à définir le «pourquoi» et le «quand» de certains développements technologiques par rapport à d’autres possibles, ni quel est son horizon temporel. Une autre critique importante à ces théories apparaît dans Mowery et Rosenberg (1979), quand ceux-ci disent que ces théories ne permettent pas d’expliquer les grandes disparités qui existent entre les industries (et entre pays) en ce qui concerne les taux d’innovation technologique.

La pure version des théories « technology-push » néglige les aspects du marché et donne une vision des relations entre la science, la technologie et la production linéaires. La croissance de la base scientifique est considérée comme exogène, par rapport au modèle des industries, du marché ou des institutions qui la soutient (OCDE, 1992).