1.6.2. Les grandes familles des modèles de diffusion

Les études de Griliches, Mansfield et P.David, à partir de 1950, seront suivies de nombreux travaux empiriques. La question principale est celle qui consiste à caractériser le processus d’adoption d’une nouvelle technologie au sein de l’entreprise.

Dans le même ordre d’idées, Antonelli, Petit et Tahar (1992) suggèrent qu’il est essentiel d’évaluer les caractéristiques de la population, surtout la différence entre les «adoptants» et les «adoptants» potentiels, mais aussi les relations entre les agents, en particulier celles qui se réfèrent aux flux d’information.

Pour ces auteurs, les conditions externes d’adoption englobent trois sortes de facteurs : l’interaction stratégique entre les entreprises ; l’existence d’éléments externes ; l’ambiance macroéconomique de l’investissement et de la croissance. Après cela, ces auteurs regroupent les modèles de diffusion en cinq grandes familles :

  1. L’approche épidémique apparaît par analogie associée à la façon dont généralement se propagent les maladies contagieuses (elle est aussi connue sous le terme de modèle logistique). Elle englobe les modèles de Griliches, Mansfield et Metcalfe.
  2. L’approche de l’équilibre partiel, ou modèle de profit, où le facteur déterminant commerce est la réduction, de l’incertitude quant au profit attendu. Dans cette famille, les modèles considérés sont ceux de Stoneman et David.
  3. L’approche du comportement stratégique a recours à la théorie des jeux pour analyser le processus de diffusion dans le contexte d’un oligopole ou duopole.
  4. L’approche des techniques en compétition; ici, on doit opter entre deux ou plusieurs technologies alternatives. Les éléments externes de chaîne peuvent conduire, comme David le montre dans son article sur la victoire du clavier QWERTY (P.David, 1985), à la suprématie d’une technologie inférieure. On doit également faire référence aux contributions de Brian Arthur, notamment les modèles de path-dependency, ou de dépendance de sentier, qui indiquent que l’ordre des facteurs n’est pas arbitraire.
  5. L’approche du comportement satisfaisant accompagne la théorie de la rationalité limitée des agents de Herbert Simon, et souligne les diverses espèces de routines que les entreprises adoptent pour prendre leurs décisions. Le modèle paradigmatique de cette perspective est le modèle évolutionniste de Nelson et Winter (1982).