2.1.4.2. De la fonction de production aux indicateurs d’input

Nelson (1973) critique les travaux de la comptabilité de croissance et appelle à la construction des indices des inputs qui, conjugués avec un indice de l’output, donnent la possibilité de calculer la productivité globale des facteurs.

Le travail de Solow (1957) part d’une fonction de production généralisée, considérant que le progrès technique est neutre et que les facteurs sont rémunérés par leur productivité marginale. Après avoir effectué l’estimation du résidu, Solow cherche à ajuster cinq fonctions différentes à ses observations. On peut affirmer que les études de comptabilité de croissance sont compatibles avec les diverses fonctions de production spécifiques.

Une autre façon d’aborder le sujet, différente de l’approche antérieure, est celle de N. Kaldor (1957) et K. Arrow (1962) qui se montrent plus préoccupés par la modélisation du processus de croissance qu’avec la mesure du progrès technologique. De cette façon, pour Kaldor, la capacité d’une économie de faire croître la quantité du capital par travailleur dépend de sa capacité pour innover. La plus grande partie des innovations a besoin de plus de capital par travailleur. Ainsi, l’investissement et le progrès technique sont deux éléments du même ensemble. Il n’est pas possible de distinguer les augmentations du produit dues au progrès technique (innovations) – déplacement de la fonction de production - des augmentations du produit; dues aux augmentations du capital par travailleur (mouvements au long de la fonction de production). Refusant l’analyse pas la " fonction de production " néoclassique, Kaldor avance une "fonction de progrès technique" qui rapporte le taux de croissance de la productivité de travail dans les nouveaux équipements avec le taux de croissance de l’investissement par travailleur. La fonction de progrès technique de Kaldor reflète non seulement la capacité de réalisation des nouvelles inventions, mais aussi la disponibilité des entreprises pour adopter de nouvelles méthodes de production.

À son tour, Arrow suggère que le progrès technique fait partie d’un " processus d’apprentissage", produit d’expérience -learning-by-doing. De cette façon, plus le volume du produit accumulé sera grand, plus grande aura été la répétition et, par conséquent, l’expérience et l’apprentissage.