2.1.6.1.2. La technologie

La technologie est un ensemble de connaissances scientifiques ou empiriques directement applicables dans la production ou l’amélioration des biens et des services. La technologie est une "potentialité ".

Lorsque la technologie est assimilé à de l’information, données facilement le coût, (marginal de la reproduction) est très inférieur au coût (fixe) de la production. Effectivement, une même technique peut être utilisée simultanément par un nombre illimité d’agents, on appelle ceci "non rivalité " dans la théorie des biens publics On comprend, ainsi, la grande capacité de ce facteur pour gérer les «externalités».

Romer (1990) présente un modèle de croissance induit par le changement technologique que l’on peut considérer paradigmatique. Ce modèle est basée sur trois présupposés :

  1. Le changement technologique est la base de la croissance économique.
  2. Le changement technologique est endogène et est réalisé par des agents qui répondent aux stimulants du marché .
  3. La technologie a un caractère de coût fixe. Il s’agit, dans l’esprit de Romer, de la caractéristique la plus importante. Cela signifie qu’une fois créée, elle peut être utilisée maintes fois sans coûts additionnels.

Il devient nécessaire de faire certains éclaircissements au sujet de ces hypothèses. Ainsi, en ce qui concerne le 2ème présupposé, il y a une claire démarcation par rapport à la théorie néoclassique modèle. Il existe également une différence importante relativement à la conception de Arrow (1962). Dans cette dernière, le surcroît de la connaissance varie dans la même proportion que l’augmentation du capital et surgit comme un sous produit non intentionnel de la production, par moyen d’apprentissage ou par l’exécution (learning-by-doing).

Quant au 3ème présupposé, Romer considère la technologie comme un bien indivisible, mais avec la possibilité d’exclusion.

Le modèle de Romer considère de la connaissance technologique comme un bien économique. Ce modèle englobe trois secteurs : ceux de recherche des biens intermédiaires et les biens finals. Dans le secteur de la recherche les inputs sont le capital humain et le stock utilisé de la connaissance pour produire une nouvelle connaissance. La croissance du produit de ce secteur est donnée par :

De cette façon, chaque unité additionnelle de main d’ oeuvre consacrée à la recherche s’ajoute au taux de croissance de la technologie et non à peine à son niveau.

Il y a ici une première «externalité» (intemporelle) : les découvertes de tous les chercheurs et à toutes les époques antérieures, bénéficient à n’importe quel chercheur.

Quant au secteur des biens intermédiaires, chaque découverte rend possible la production d’une nouvelle machine ou d’un bien intermédiaire du type nouveau. Le capital est représenté comme l’addition d’un ensemble de biens différents, en lui prévaut la concurrence monopoliste, parce que chaque entreprise produit un bien capital spécifique x , , protégée par un brevet et, par lequel on peut obtenir des rentes originaires du secteur de biens finales.

Dans le secteur des biens finals, ceux-ci sont produits selon une technologie semblable à celle du bien de consommation.

Le bien de consommation indifférencié est produit selon une certaine technologie :

L y est la quantité de main d’oeuvre dédiée à la production de biens. Il s’agit d’une fonction identique à une Cobb-Douglas avec rendements constants à l’échelle [ ß + (1 – ß )= 1] .

Toutefois, cette fonction a en considération l’hétérogénéité du capital. En effet, ce n’est pas équivalent de doubler le stock de capital doublant la quantité de chaque élément ou en faisant doubler le nombre de ces composantes. L’«élasticité» de la production capital est de ß dans la 1ère situation et de l dans la 2ème. Alors, l’équation ( 4 ) peut être réécrite :

De cette façon, surgit une 2ème «externalité» dans le modèle : les entreprises productrices du bien acquièrent une certaine quantité de capital et bénéficient non seulement de ce capital, mais aussi d’une augmentation (gratuite) de la connaissance technologique. Cela est dû à la nature non rivale de la connaissance.

La résolution du modèle se fait par l’affectation globale (donnée et constante) entre les activités d’innovation et de production, et par la distribution du produit entre la consommation et l’investissement. L’innovation détermine le taux de croissance du produit, le capital physique intervient sur son niveau. De cette façon, on obtient les taux de croissance d’équilibre décentralisé get un d’óptimum social ( g*) :

On peut effectuer maintenant quelques commentaires sur le modèle. Tout d’abord, c’est la quantité totale du capital humain et non son niveau moyen par individu, qui détermine le taux de croissance ; cela est dû à la nature fixe du coût de la recherche. Après, étant donné que ß < l, le taux de croissance de l’équilibre est sous-estimé. Les agents économiques privés ne considèrent pas les «externalités» créées par leur activité.

Une politique publique qui prétend accélérer la croissance aura des effets sur la recherche et non sur l’investissement, étant donné que le surcroît de ce dernier fera apparaître une augmentation de produit d’équilibre, mais pas de taux de croissance. Romer conclut que, selon son modèle, plus son stock de capital humain est important, plus grand sera le rythme de la croissance. Cela a des implications variables.

La première concerne le commerce international libre qui peut accélérer la croissance. La deuxième indique que l’on peut expliquer d’une manière alternative une très forte croissance d’économies développées au XXe siècle. La troisième est que le niveau limité de capital humain des économies peu développées induit une entrave à la croissance.

Effectivement, la croissance enregistrée dans les pays développés, au XXe siècle, ne peut être intégralement expliquée, en ayant seulement recours à un unique facteur de cause. Il doit être envisagé comme un processus où s’intègrent les recours, comportements, décisions économiques, politiques publiques et institutions. De là, l’intérêt de la notion de systèmes d’innovation.