3.9. Systèmes d’innovation ou systèmes d’apprentissage?

Une faiblesse dans l’approche des SI consiste à nier partiellement d’autres types d’apprentissage et à minimiser les processus d’innovation. En effet, les innovations de processus et de produit sont la conséquence des processus d’apprentissage, tels que R&D, learning-by-doing , learning-by-using , et learning-by-interacting . Normalement, ce sont les entreprises qui contrôlent ces processus d’apprentissage ; pour cela, nous les désignons des « apprentissages organisationnels ». Ces études empiriques au sujet de l’innovation analysent ce type d’apprentissage. Cependant, il existe d’autres types d’apprentissage organisationnel qui, souvent, ne sont pas considérés dans les études sur l’innovation. C’est, par exemple, le cas de la construction des routines dans la firme, la création de manuels, la construction de base de données, etc.

En outre (Edquist, 2001), l’approche des SI néglige en grande partie l’apprentissage sous la forme d’éducation. Une exception importante à ce sujet sont les travaux de Lundvall (1992) et du groupe d’Aalborg. L’ambition de Lundvall est contenue dans un autre travail en 2000 appuyé par le Centre pour la Recherche Educationnelle et l’Innovation (OCDE, 2000).

Une autre étude récente de cet organisme (OCDE, 2001) inclut une «armure» conceptuelle qui prétend intégrer l’ « Innovation » et l’ « Education » dans le cadre conceptuel de l’apprentissage, ainsi que les études empiriques au sujet de l’éducation et de l’innovation pour la croissance économique au niveau régional.

À notre tour, nous prétendons donner une modeste contribution, afin que soit conférée une plus grande importance à l’éducation pour l’innovation, ce qui est déjà fait dans certains écrits au sujet des systèmes d’innovation. Edquist (2001) estime que des études approfondies sur l’éducation n’ont pas été suffisamment faites dans le contexte des SI. L’éducation doit être conçu comme un « apprentissage individuel », parce que le processus crée du capital humain, contrôlé par les individus. Il devient alors important de mettre en rapport les innovations, tel qu’elles sont comprises dans l’approche des SI, et l’apprentissage individuel (éducation).

En somme, il est important de développer la perspective des SI. Ainsi, nous devons nous appuyer non seulement sur ces processus d’apprentissage qui conduisent d’une façon directe aux innovations, mais aussi, d’une façon générale, sur l’infrastructure de la connaissance. Cela signifie surmonter l’approche des SI et nous déplacer au long des « Systèmes d’Apprentissage », au lieu des « Systèmes d’Innovation ». Les Systèmes d’Apprentissage devraient inclure l’apprentissage individuel (qui conduit au capital humain), mais aussi l’apprentissage organisationnel (qui conduit à la création du capital organisationnel). On affirme de plus en plus que la connaissance (voir Chapitre 5) est un élément très important dans l’économie moderne (Lundvall, 1992). Ainsi, la connaissance en forme de capital humain et de capital organisationnel devient plus importante que le capital physique (machines et bâtiments). Nous arrivons à dire que l’économie pourrait/devrait opérer d’autre façon.